vendredi 17 février 2012

Hausse des frais de scolarité: Qui dit vrai ?

Et c’est reparti!

La population étudiante se bat une fois de plus pour contrer la hausse des frais de scolarité. Elle se bat contre le gouvernement, mais également contre l'opinion publique qui peut être influencée par des chiffres trompeurs. Internet permet la diffusion d'information, mais trop souvent aucune source ne l'appuie. Voici donc, sources à l'appui, l'information qui provient en grande partie de source gouvernementale et qui nous permet de comprendre que la hausse des frais de scolarité n'est pas aussi légitime que le gouvernement et ses bonzes voudraient bien le laisser croire.

L'AIDE FINANCIÈRE AUGMENTERA DU MÊME MONTANT QUE LA HAUSSE

Vraiment ?

Pour que l'aide financière augmente, il faut d'abord y être éligible. En 2008-2009, 169 169 étudiants étaient inscrits à temps plein à l'université (page 23). De ce nombre, 41,3% (69 899) ont bénéficié de l'aide financière tandis que seulement 25.7% des étudiants inscrits (43 465) ont eu droit à des bourses. Ceci signifie que 58,7% des étudiants n'ont pas droit à l'aide financière (ou n'en auraient pas besoin) pour les études universitaires et que, même s'ils y ont droit, seulement 38% de ceux qui en bénéficient (26 434) n'obtiennent que des prêts. Ainsi, même si l'aide financière supplémentaire se fait sous forme de bourses, elle ne concerne que 28% de la population étudiante. 

Cette "information" n'a donc aucune valeur pour 72% de la population étudiante, cette dernière n'ayant pas accès à l'aide financière ou aux bourses.  

Les institutions financières le savent très bien d'ailleurs, et comptent en profiter...


Source: Google (2012)


Vous ou vos enfants ne font ou ne feront pas partie du 28% ? Ne vous laissez pas berner.

LES ÉTUDIANTS DOIVENT FAIRE LEUR JUSTE PART

Vraiment ?

Qui n'est pas allé sur les bancs d'école ? Qui sont donc ces étudiants qui doivent "faire leur juste part" et surtout, quand doivent-ils la faire ? C'est tout le monde en fait. Tout le monde, sauf ceux qui ont terminé leurs études. L'avaient-ils payé, eux, leur juste part?


N'utiliser que ces chiffres relève de la malhonnêteté. C'est vrai, en dollars d'aujourd'hui, nous payerons le même montant que payaient les étudiants en 1968. Mais le dollar de 1968 indexé à celui de 2016 ne peut justifier à lui seul une telle augmentation. Faites le calcul vous-même. Les frais de scolarité de 546.40$ en 1968 (p. 67) équivalent à 3420$ en 2011. Mais qu'en est-il de tout le reste ? Quel était le coût du logement en 1968 ? Le prix des aliments a explosé depuis les 10 dernières années, quel était leur prix en 1968 ? On ne peut revenir en arrière et prétendre que ramener les frais de scolarité au niveau de 1968 fera en sorte que le montant payé par les étudiants représentera leur juste part.

D'ailleurs, pourquoi avoir choisi 1968 comme année de référence ? Et bien, 1968 a été l’année où le gouvernement a exigé des frais de scolarité les plus élevés dans toute l’histoire du Québec (Figure 15 p. 54). Dès 1969, les frais de scolarité ont baissé si l'on tient compte du pourcentage du revenu moyen attribué au paiement des frais.

En fait, si en 1968 les frais de scolarité étaient à 100% de ce qu'ils auraient dû être, la moyenne des années 70 fut de 63.6%; celle des années 80 de 31.33%; celle des années 90 de 55.5% et celle des années 2000, environ 65%. (Voir ce document: le système universitaire québécois : données et indicateurs, p. 67).

Ces chiffres peuvent être vus de bien des manières, mais le premier constat qui nous vient à l'esprit est que ce sont ceux qui ont bénéficié des plus bas frais de scolarité qui prétendent que les étudiants doivent faire leur juste part. Pensons à Jean Charest (1981, 41.4%), François Legault (1984, 31.1%), Pauline Marois (1976, 59.8%), Gérard Deltell (1989, 25.1%), Mario Dumont (1993, 40.8%). En fait on pourrait pratiquement tous les passer, aucun n'aura payé ce qu'ils prétendent être "la juste part", soit celle de 1968. Si cette génération avait placé tous les montants non payés en frais de scolarité selon le pourcentage de ce qu'ils auraient dû, combien devraient-elle redonner, avec intérêt, aux générations actuelles qui sont maintenant prises à éponger le déficit ? Ceci pourrait très bien être LA juste part dont on parle partout ! (Voir la section "Les chiffres le disent" plus bas pour la suite de cette analyse).

LES FRAIS DE SCOLARITÉ PEU ÉLEVÉS DU QUÉBEC NE FAVORISENT PAS L'ACCESSIBILITÉ

Vraiment ?

On n'entend parler que de la Nouvelle-Écosse, avec des frais de scolarité universitaires des plus élevés au Canada et un taux de fréquentation également des plus élevés (p. 1 de l'annexe). Comme s'il y avait un lien direct entre les frais de scolarité élevés et l'augmentation de la fréquentation, donc l'accessibilité.

La réponse à cette "information" propagandiste tient en un mot : CÉGEP

Un bulletinstatistique du Ministère de l'Éducation révélait que, si l'on tient compte de l'ensemble de l'enseignement postsecondaire plutôt qu'uniquement l'enseignement universitaire, le taux scolarisation des 17-34 ans est de 20,3% au Québec alors qu'il est de 16,9% au Canada (incluant le Québec), et de 11,2% pour la moyenne des pays de l'OCDE. Ces chiffres viennent mettre la lumière sur les données trompeuses de l'Institut économique de Montréal qui ne fait état que de la fréquentation des 20-21 ans, et uniquement pour l'enseignement universitaire (tableau à la page 1 de l'annexe précité dans le paragraphe précédent).

Mentionnons également que les frais de scolarité ont volontairement été maintenus bas, justement pour favoriser l'accessibilité aux études supérieures puisque le Québec était en retard (voir Rapport Parent, page 82) sur les autres provinces pour le taux de scolarisation. 

Le résultat ? Le Québec a un taux de scolarisation supérieur non seulement au Canada, mais également parmi tous les pays de L'OCDE. En fait, le Québec est au premierrang du taux de scolarisation postsecondaire de tous les pays de l'OCDE (p. 2). Devrait-on établir une corrélation entre le bas prix de l'éducation et le haut taux de fréquentation ?
Les données qui ne réfèrent uniquement qu'à la fréquentation universitaire des 20-21 ans sont donc trompeuses et ne peuvent être utilisées sans distinguer les particularités québécoises dues aux études préuniversitaires et au fait qu'un baccalauréat dure 3 ans au Québec, contrairement à 4 dans le reste du Canada. Cette dernière donnée à elle seule peut faire diminuer le taux québécois de fréquentation universitaire de 25% !

Si je voulais manipuler l'information comme le fait le gouvernement "haussiste", je ferais un lien direct entre le taux supérieur de scolarisation postsecondaire du Québec et les frais de scolarité qui sont parmi les moins élevés.

D'ailleurs, l'exemple de l'Angleterre tend à démontrer que la hausse des frais de scolarité a eu un impact significatif sur les admissions (baisse d'inscription de 8,7%).

Le gouvernement lui-même, après avoir mis sur pied un comité consultatif, constatait que "les obstacles financiers sont bien réels et que les hausses des droits de scolarité peuvent avoir un effet négatif sur la participation aux études universitaires, en particulier chez les jeunes des milieux à faibles ou à modestes revenus et chez ceux des familles dont le revenu avoisine le revenu médian et qui ne bénéficient pas de l’aide financière aux études" (p. 19). (comme nous le verrons plus loin, ces obstacles affectent principalement ceux qui votent moins aux élections...).

Soyons honnêtes et citons également le fait "qu’il est possible de contrer ces effets pervers avec des mesures financières compensatoires" notamment par l'attribution de bourses (p. 19). Mais considérant que 72% des étudiants n'y ont présentement pas droit, comment l'attribution de bourses à 28% de la population étudiante peut réellement maintenir ou améliorer (conformément aux engagements internationaux du Canada) l'accessibilité pour la vaste majorité ? Est-ce que les mesures gouvernementales feront en sorte de faciliter l'accès aux bourses ? Si oui, pourquoi le gouvernement ne présente pas ces chiffres clairement ? Ils sont pourtant bien simples à comprendre, non ?

L'ÉDUCATION N'EST PAS UN DROIT, C'EST UN PRIVILÈGE  -  LA GRATUITÉ SCOLAIRE POSTSECONDAIRE EST UN MYTHE

Vraiment ?

Comment expliquer qu'un pacte international (PIDESC) en vigueur depuis 1976 prévoyant ce droit fut ratifié par 160 pays, dont le Canada ? Nos dirigeants étaient-ils tous fous lors de leurs ratifications respectives ? Non. C'est nous qui sommes "fous" d'adhérer à une propagande provenant d'un gouvernement (et reprise par un segment de la population, qui, peu scolarisé, ne parvient pas à remettre en question les chiffres avancés) qui veut nous faire croire que l'éducation est un privilège, et ce, pour ne pas avoir à respecter les engagements internationaux.

Pour les sceptiques, voici l'article en question :

L'article 13 (1) du PIDESC prévoit en effet "le droit de toute personne à l'éducation":

"Les États parties au présent Pacte reconnaissent le droit de toute personne à l'éducation. Ils conviennent que l'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et du sens de sa dignité et renforcer le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. [...]"

Le pacte prévoit à son article 13 (2) (c) que pour assurer le droit à l'éducation,

"L'enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l'instauration progressive de la gratuité; " (Voir également ce document du gouvernement du Québec à la page 16 qui reconnaît que "les pays signataires (le Canada a adhéré à ce pacte en 1976) devraient cheminer progressivement vers la gratuité scolaire, y compris aux études postsecondaires". Ce rapport laisse entendre que le droit à l'éducation n'est qu'un discours ou une approche alors qu'il est dûment inscrit comme un droit dans un Pacte international auquel le Canada et le Québec sont parties et donc liés. Observez bien d'ailleurs que le rapport ne parle plus de hausse de frais de scolarité, mais bien de maintien des droits de scolarité au même niveau que ceux de 1968.

Sans nécessairement militer pour une gratuité immédiate, est-ce que la hausse des frais de scolarités proposée par le gouvernement Charest est conforme aux engagements internationaux qui lient le Québec ? Est-ce qu'une hausse des frais de scolarité peut, d'une manière quelconque, (même si on l'appelle désormais "maintien des droits") contribuer à se rapprocher progressivement de la gratuité de l'enseignement supérieur ? Peut-on si facilement répudier nos engagements internationaux ? Le gouvernement avoue candidement que la hausse des frais de scolarité au niveau de 1968 "n’aura pas amélioré la situation, mais ne l’aura pas détérioré" (p. 16). Peut-on dire que ne pas "améliorer la situation" sans la détériorer est synonyme d'instauration progressive de la gratuité ? Il n'y a bien rien que les politiciens pour nous faire gober de telles absurdités !

Ceci étant, certains poseront la question à savoir, si des droits à l'éducation sont si explicitement énoncés dans un pacte international, pourquoi la police internationale ne viendrait pas "emprisonner" le Canada ? La réponse est toute aussi malheureuse que simple:  Le Canada n'a pas signé ni ratifié l'entente qui prévoit les procédures de plaintes et de réparations, tout simplement. Il peut donc se vanter d'être partie à un pacte international en faveur de droits économiques et sociaux auprès de la Communauté internationale et de sa propre population sans appliquer le nécessaire pour favoriser effectivement la mise en œuvre des droits qui y sont énoncés.

(Voir le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels à cette adresse (articles 2, 7, 8 et 9) qui met en place les procédures de plaintes pour faire valoir les droits énoncés. (Protocole ouvert aux signatures en 2009, 39 pays l'ont signé depuis, dont 11 l'ont ratifié, le pacte doit entrer  vigueur lorsque 10 États l'ont ratifié. Les 11 pays sont: l'Argentine, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, El Salvador, l'Équateur, l'Espagne, la Mongolie, le Monténégro, le Portugal et l'Uruguay, MAIS PAS LE CANADA!).

Donc, l'éducation supérieure (ou postsecondaire) est-elle vraiment un privilège plutôt qu'un droit ? 160 pays sur 193 ont dit que NON. 

Est-ce farfelu d'envisager et de tendre vers une éducation postsecondaire gratuite ? 160 pays sur 193 ont signé un pacte international à cet effet. Est-ce que 83% des dirigeants de pays peuvent avoir, de concert, eu l'intention de faire croire à l'impossible à leur peuple ? Probablement ! Mais il n'en demeure pas moins que la gratuité scolaire, même postsecondaire à moyen terme, relève plutôt d'un choix de société (un choix que la société a fait en 1976) que d'un mythe.

Au Québec, le Rapport Parent était aussi clair: "L'éducation n'est plus, comme autre- fois, le privilège d'une élite. La gratuité scolaire s'impose pour généraliser l'enseignement" (Tome 1, page 92). 

Ce sont ces questions que devraient se poser les haussistes plutôt que de recracher aveuglément le discours clé en main que fournit le pouvoir en place afin de légitimer une hausse des frais de scolarité qui n'est en fait que le résultat d'une gestion partisane des finances gouvernementales.

LES CHIFFRES LE DISENT: LE GOUVERNEMENT NE PEUT SE PERMETTRE DE DÉPENSER PLUS EN ÉDUCATION  -  L'ARGENT NE POUSSE PAS DANS LES ARBRES !

Vraiment?

Le maintien de l'accessibilité aux études postsecondaires relève d'un choix de société, et non d'une guerre de chiffres, comme voudrait le faire croire le gouvernement. C'est toujours plus facile de faire passer un argument avec des chiffres, quand on sait que la majorité ne va pas les consulter ni les remettre en question (à moins, bien sûr, que les chiffres ne soient très facilement accessibles, ce que je tente de faire ici).

Pour parler de chiffres, les budgets du Québec entre 2000 et 2011 ont réduit les revenus gouvernementaux à maintes reprises (2000-2001: indexation des paliers d'imposition: 2G$ par année en moins; 2001-2002: Réduction des taux d'imposition: 1.2G$ par année en moins; 2005-2006 : poursuite de l'allègement fiscal et indexation: 622M$; 2006-2007 : Réduction d'impôt: 950M$ par année en moins (section 5 p. 3 et 4; section 6 p. 20) ;  2007-2008: Élimination progressive de la taxe sur le capital: 890 M$ (voir Budget 2006-2007 section 6 p. 21) , et ce, en grande partie au profit des mieux nantis, (ceux qui paient de l'impôt, combien les étudiants paient-ils d'impôt?) ces mêmes qui n'ont pas payé leur juste part des frais de scolarité entre 1970 et 1990 et qui n'entendent pas qu'il en soit ainsi pour les étudiants actuels: il faut pourvoir aux retraites de ceux qui votent ! (ce propos, à ce stade, semble venir de nulle part, mais est appuyé ci-bas).

Ces chiffres répondent également à l'argument selon lequel les études étant un investissement rentable (p. 1 à 3, mais le rapport a depuis été retiré par le Conseil du patronat), l'étudiant doit se les financer lui-même. Des impôts plus élevés (avant les baisses) auraient permis aux mieux nantis de donner à la société un retour sur son investissement, et précisément sur ce qu'elle leur aura donné: une éducation abordable permettant à tous ceux qui le désirent, d'avoir une chance d'y avoir accès sur un pied d'égalité, riches ou pauvres. N'est-il pas démontré qu'il existe une corrélation directe entre niveau de scolarisation et revenus (qui dit revenus dit impôt) ? En effet, "les revenus d’emploi durant la vie active (de 17 à 64 ans) seraient de 875 510 $ de plus pour les titulaires d’un baccalauréat, comparativement aux diplômés d’études secondaires" (p. 28-30). Les plus scolarisés auraient donc de fortes chances de payer plus d'impôt. Mais si on baisse les impôts, les plus scolarisés de la génération précédente qui n'ont pas payé leur juste part de frais de scolarité paieront-ils leur juste part d'impôt?

Ainsi, le gouvernement se serait intentionnellement privé d'au moins 47 milliards depuis 10 ans (117.6 milliards (p. 5 et 6) en considérant tous les allègements fiscaux!) pour en faire profiter sa clientèle électorale au détriment de ceux qui, de toute façon ne votent pas! En effet,  "les jeunes, les citoyens peu scolarisés, les citoyens des milieux socio-économiques défavorisés et les citoyens issus des minorités ethnoculturelles voteraient en moins grand nombre que les autres catégories d’électeurs" (Allocution de Marcel Blanchet, directeur général des élections, Café-Géographique, Montréal, 27 janvier 2010, paragraphe 17).

Qui sont les électeurs de cette "autre catégorie" ? Logiquement, par opposition, ce seraient les vieux (ou moins jeunes), scolarisés et de milieux favorisés. Cette autre catégorie ne ressemblerait-elle pas curieusement à celle qui a justement profité de frais de scolarité particulièrement bas (mis à part, bien sûr de la sacro-sainte cohorte 1968 qui aura eu l'honneur d'avoir payé sa juste part) ? Effectivement, au Québec, le taux de participation en 2005 des 18-47 ans était en moyenne de 48% alors qu'il était de 73.66% chez les 48 ans et plus... 

Mise à jour (7 juin 2012) : Le PLQ s'oppose à l'implantation de bureaux de scrutin dans les cégeps et universités, et ce, malgré la proposition en ce sens de la part du Directeur général des élections du Québec... Pourtant, on n'hésite pas à installer des bureaux de votes dans les centres pour personnes âgées... En 2008, le taux de participation était de 46.8% chez les 18-24 ans...

Quand on sait que la gratuité scolaire universitaire coûterait 405 millions $ (p. 39) par année (4.87 milliards $ depuis 2000), et que le Québec a les moyens de réajuster ses dépenses (p. 5) pour refléter le choix de société, était-il légitime de se priver de dix fois ce montant (47 milliards $ depuis 2000) en accordant des baisses d'impôt aux mieux nantis ? Je me, et vous le demande...

La hausse des frais de scolarité relève donc de l'idéologie d'un gouvernement qui tente tant bien que mal de semer la confusion autour de chiffres, pour mener à terme des choix politiques idéologiques appuyés sur des principes moralisateurs de la "juste part". Mais quelle est-elle cette juste part si elle est malléable selon qu'il s'agisse soit d'une population votante, scolarisée et aisée ou alors d'une population non-votante et peu scolarisée faute de moyens ? La notion de juste part est instrumentalisée pour monter la population contre un principe fondamental et reconnu (article 13): le droit à l'éducation. 

Qu'on soit pour ou contre la hausse des frais de scolarité, il faut savoir que l'information véhiculée par le pouvoir en place est trompeuse et camoufle une partie de la réalité (ce qu'on appelle un mythe) pour faire avaler un choix qui n'avantage pas la majorité, et ça, c'est l'autre face de la démocratie.


Mythe: Image simplifiée, souvent illusoire, que des groupes humains élaborent ou acceptent au sujet d'un individu ou d'un fait et qui joue un rôle déterminant dans leur comportement ou leur appréciation (Petit Robert 2001 version CD Rom).

L'argent ne pousse donc pas dans les arbres, non, mais il pousse! Et la richesse croît, mais c'est généralement la richesse qui attire la richesse (bien sûr, il y a des exceptions, mais je doute autant qu'un fils de millionnaire ne puisse se retrouver à la rue qu'il ne soit obligé de travailler 30 heures/semaine pendant ses études pour les payer), et les fruits de cette richesse retombent toujours près de l'arbre qui les a produits, là où la richesse est déjà présente. J'omets volontairement la référence pour ce dernier propos, constatez par vous-même. 

Finalement, puisqu'il faut au moins la mentionner, pensez-vous que j'aurais eu le temps de faire cette recherche, de me poser des questions et d'y trouver des réponses appuyées si je n'étais pas présentement en grève ? Quoiqu'on en dise, c'est un beau moment, ce temps d'arrêt, pour réfléchir et remettre en question ce qui sonne faux...

En tout dernier lieu, de grâce, si lire ce texte vous choque parce que vous avez des sources fiables qui disent le contraire ou qui nuancent ce que j'avance, EXPRIMEZ-VOUS ET FAITES-M'EN PART SUR LA PLACE PUBLIQUE (ou en privé si cela vous gêne), il n'y a rien de plus légitime qu'un débat d'idées pour faire avancer les choses et faire ressortir la vérité dans ce fouillis de désinformation. Et le but, c'est de confectionner un monde meilleur, pas d'avoir raison!

Mon idéologie, c'est la vérité, pas une construction de cette dernière.

Sources: 


-Conseil du Patronat du Québec: www.cpq.qc.ca/assets/files/memoires/.../0403universitesfinanc.pdf

Le conseil du Patronat a depuis retiré ce mémoire.

- Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels, Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme http://www2.ohchr.org/french/law/cescr.htm

- Ratifications : http://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=IV-3&chapter=4&lang=fr

-Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études: http://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/ccafe/50-1123.pdf

-OCDE, Regards sur l’Éducation, Les indicateurs de l’éducation 1998, page 195. Ministère de l’Éducation du Québec. http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/SICA/DRSI/bulletin_13.pdf

- http://www.cyberpresse.ca/international/europe/201201/30/01-4490704-angleterre-baisse-des-inscriptions-a-luniversite-apres-la-hausse-des-frais.php 

- Ministère de l'éducation, apport 2008-2009 de l'AFE aux pages 7, 22 et 28. http://www.afe.gouv.qc.ca/CONTACT_UC/Publications/AFE/PUBL_Rapport_statistique_2008_2009.pdf

- Un plan de financement des universités équitable et équilibré: http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/Budget/2011-2012/fr/documents/Education.pdf

- http://www.crepuq.qc.ca/spip.php?article902 

- http://www.iris-recherche.qc.ca/wp-content/uploads/2011/11/brochure-faut-il-vraiment-augmenter.pdf 

- http://www.iris-recherche.qc.ca/wp-content/uploads/2011/06/note_fiscalit%C3%A9.pdf

- http://www.elections.ca/content.aspx?section=res&dir=rec/part/estim/38ge&document=report38&lang=f

- http://classiques.uqac.ca/contemporains/quebec_commission_parent/commission_parent.html

- http://classiques.uqac.ca/contemporains/quebec_commission_parent/rapport_parent_1/rapport_parent%20_vol_1.pdf

- http://www.irec.net/upload/File/EducationAidefinanciere%20Janvier%202012.pdf 

- www.cirano.qc.ca/pdf/publication/2007RB-01.pdf

- http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2000-2001/fr/communiques/com2impotfr05.pdf

- http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2001-2002/fr/maillon/impot.htm

- http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2005-2006/fr/pdf/PlanBudgetaire.pdf

- http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2006-2007/fr/pdf/PlanBudgetaire.pdf

- http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/Budget/2011-2012/fr/documents/Education.pdf

76 commentaires:

  1. Excellent texte! Malheureusement, la majeure partie de la population ne pourra pas lire ton article... Je suppose que ça ferait changer d'avis bien des gens.

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    1. J'aurais dit vrai la journée même, mais depuis vendredi dernier (6 jours), 50 000 personnes ont consulté ce texte qui a été repris sur trois autres sites (et peut-être même plus)!

      http://st-henrichronicles.blogspot.com/2012/02/hausse-des-frais-de-scolarite-qui-dit.html

      http://silequebec.wordpress.com/2012/02/18/les-mythes-sur-la-hausse-des-frais-de-scolarite/

      http://leglobe.ca/blog/2012/02/les-mythes-sur-la-hausse-des-frais-de-scolarite/

      L'idée fait du chemin...

      Diffusez, pour la propagation de l'esprit critique!

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  2. «De ce nombre, 65 181 (38,5%) ont bénéficié de l'aide financière tandis que 25.7% (43 465) ont eu droit à des bourses. Ceci signifie que 61.5% des étudiants n'ont pas droit à l'aide financière pour les études universitaires »

    Elle est où la source qui disait que 100% du monde qui avaient pas de bourses en avaient besoin???? Tu prétends que faut pas se laisser berner par les chiffres et tu leur fais dire ce que tu veux ici. C'est pas 100% du monde qui en ont besoin et/ou en demande

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    1. Merci pour la précision.

      En effet, certains étudiants auraient droit à des bourses, mais n'en auraient pas besoin. Ce pourrait être parce qu'ils ont suffisamment économisé, parce qu'ils travaillent suffisamment pendant leurs études, sont issus de familles aisées (mais sont considérés indépendants), ont un sugar daddy non déclaré, ont gagné à la loterie, etc.

      Ceci ne change cependant en rien le fait que l'argument du gouvernement (selon lequel les bourses seront bonifiées du même montant que la hausse pour maintenir l'accessibilité) ne concerne que ceux qui sont éligibles à de telles bourses, soit uniquement 25% des étudiants inscrits.

      Il est bien évident que ceux qui n'ont pas besoin de bourses ou qui, tout en y ayant droit, n'en font pas la demande (comme vous dites. Il serait cependant curieux qu'un étudiant qui a droit aux bourses et qui y a accès n'en fasse pas la demande!), ne sont pas concernés par la bonification des bourses. Ceci démolit l'argument du gouvernement, et c'est justement mon propos.

      Je ne suis donc pas certain de saisir la pertinence de votre intervention puisque votre seul propos en fait, si je saisis bien, c'est qu'il existe des étudiants qui n'ont pas besoin de bourses, tout simplement.

      Si c'est le cas, je vous le concède : parmi le 61.5% d'étudiants qui ne bénéficient pas de prêts et bourses, une certaine proportion n'en ont pas besoin.

      Par contre, je n'ai pas de sources confirmant que certains étudiants qui ont droit aux prêts et bourses n'en font pas la demande parce qu'ils n'en ont pas besoin. En avez-vous? Je ne voudrait surtout pas donner l'impression que je fais dire aux chiffres ce que je veux bien!

      Il ne faut pas se laisser berner par les chiffres, mais par notre légèreté d'esprit non plus!

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    2. Moi, je n'ai pas besoin de bourses. Pendant mon DEC (à temps plein, il faut le préciser), je travaillais 40h semaines en vue d'amasser l'argent nécessaire à mes études universitaires. J'ai continué deux années supplémentaires avant de finalement m'inscrire à l'université.

      Donc non, je n'ai pas besoin d'aide financière parce que j'ai hypothéqué ma vie sociale et ma santé pour arriver à payer l'université. Oui, ma santé. Le manque de sommeil a affaibli mon système sur plusieurs points, et j'en subi encore les conséquences. Selon mon médecin, ça ne reviendra jamais comme avant.

      Plusieurs étudiants vivent dans des conditions similaires à la mienne. Pouvez-vous me croire lorsque je dis que, avoir eu droit à ne serait-ce que des prêts, j'aurais préféré ne travailler que maximum 10h/semaine.

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    3. Oui, la bonification des prêts et bourses ne concerne que 25% des étudiants.. ceux qui en ont droit. Et ceux qui en droit.. sont ceux qui en ont besoin. Y a-t-il vraiment des étudiants ayant terriblement besoin de prêts et bourses, mais qui n'en ont pas droit ? Je ne crois pas ...

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    4. Oui, certains étudiants ont terriblement besoin de prêts et bourses et n'y ont pas droit.

      Il suffit de mentionner une famille moyenne, dont chaque parent gagne 15$/h (30 000$ chaque par année) et dont l'étudiant gagne 10 000$ dans son année (10$/heure, 40h/semaine l'été et 15h/semaine pour les 40 qui reste (Ça veut dire travailler 52 semaines par année!) pour que l'étudiant ait droit à 3265 en prêts et 0$ en bourse!).

      FAITES LE CALCUL VOUS-MÊME ICI: http://www.afe.gouv.qc.ca/fr/logicielCalcul/simulateur.asp

      Je ne sais pas si vous êtes bon en calcul, mais gagner 15$/h quand t'est parent, il n'y a pas de surplus pour payer les études de ton enfant. Imaginez s'il y en a 2! (et ce scénario est celui pour l'enfant qui N'HABITE PLUS CHEZ SES PARENTS, DONC EN APPARTEMENT). C'est pas réaliste de penser que ceux qui y ont pas droit n'en ont pas besoin. Il ne faut pas croire que l'aide financière telle qu'elle est peut solutionner le problème.

      Juste vite fait.

      Revenu familial: 60k. Après impôts et crédits: 45k
      Après logement tout inclus: 28k, transport (1800$ par an pour 2 passes de métro!) 26k, nourriture (700/mois) 18k. Imaginez vivre avec 750$/mois (18 000$/2/12) pour TOUT le reste: habillement, sorties, imprévus, si un parent a une voiture, ce n'est plus 750$/mois, mais 500$/mois qu'il reste (incluant l'entretien), cadeaux de noël, etc. Oh oui, j'oubliais qu'il faut contribuer aux études de fiston!

      Lui il gagne 10 000$: loyer (500$ par mois tout inclus) il reste 4000$, un peu de bouffe, (70$/semaine = 3 300/an), il reste... 700$ (58$ / mois pour TOUT le reste).

      Oh, mais on a oublié les frais de scolarité, mais heureusement, il aura reçu 3265$ en prêts... pour des frais de scolarité de 3 793... Son 700$ il en reste plus! Pas de iPhone, pas de livres d'école, même pas de bière! Et si t'as le malheur d'avoir besoin de lunettes!

      Mais il y a une solution, parce que tous ne sont pas dans cette situation, certains ont droit au crédit privé. Ah! Est-ce que ceux qui ont accès au crédit privé sont considérés comme n'ayant pas terriblement besoin de prêts et bourses? Et de s'endetter pour les études fait en sorte que ceux qui n'avaient pas la liquidité pour payer les études paieront encore plus cher (avec les intérêts) que les mieux nantis. Ça, c'est SI tu as accès au prêt privé...

      Toute la question des hausses est là.

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    5. Moi, j'en avais terriblement besoin, et parce que je viens d'une famille aisée.

      Parce que le salaire de mes parents est en haut de 100 000$ mais qu'à mes 17 ans, ils ont décidé de m'envoyer en appart sans (aucun) soutien financier. Et ça, le gouvernement, ce n'est pas son problème.

      C'est pourquoi à 24 ans, après plusieurs échecs et de nombreux problèmes de santé liés au stress, c'est la première fois que j'ai droit à des prêts et bourses. Je peux enfin me consacrer à mes études, mais j'ai passé 7 ans de ma vie à travailler, échouer une session, travailler encore, en abandonner une autre à cause du surmenage et ainsi de suite.

      Reste que je suis assez chanceuse, je ne leur en devrai que la moitié. C'est-à-dire 17 500$ pour mon CÉGEP. Avec une hausse, je ne pourrais possiblement pas finir mon bac avant d'avoir atteint la maximum d'endettement.

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    6. Pas besoin de sources, c'est selon les calculs du gouvernement! Si tu ne demandes pas de bourses tu survis pas à ce montant là, sinon t'as déjà suffisamment d'argent et t'as juste des prêts.

      C'est pourtant vraiment pas difficile à comprendre avec un DES???

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  3. Pour étayer le deuxième argument, voir la page 54 de l'avis du CCAFÉ de septembre 2011. On y compare le montant des droits de scolarité avec le revenu médian réel.

    http://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/ccafe/50-1123.pdf

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  4. Excellent texte! Bravo pour l'étendue de la documentation.

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    1. Permettez moi d'ajouter que ce texte est très bien en effet, j'irais jusqu'à dire délectable quant à qualité du texte.

      Bravo! et merci !

      C'est l'article sur le débat qui me semble le plus complet que j'ai eu la chance de lire.
      ( Dieu sait que j'en ai lu une panoplie )

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  5. Félicitations ! Excellent texte ! Belle argumentation, simple et efficace.

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  6. Excellent texte, si seulement il pouvait être publié dans tous les quotidiens Québécois

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    1. Faites circuler, ça se rendra peut-être!

      Le problème est que je ne n'ai rien inventé, et la seule particularité (ou force) de mon texte, c'est qu'il réfère directement aux sources, ce qui ne serait pas possible sur papier...

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  7. Bonne lecture et plusieurs arguments m'ont fait réfléchir à mon opinion sur le débat, mais je n'ai pu m'empêcher de rire quand j'ai lu : "C'est toujours plus facile de faire passer un argument avec des chiffres, quand on sait que la majorité ne va pas les consulter ni les remettre en question.", me disant que tu avais un peu écouté ton propre reproche dans ton article.
    Je voulais te reprocher ton manque d'objectivité, mais étant gradué de droit et non pas de journalisme, je trouve légitime la prise de position que tu arbores pendant ton texte.
    Merci pour ta contribution au débat! Je partage sur mes médias.

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  8. Excellent billet! Du très beau travail. J'suis pour une légère hausse proche de l'inflation, mais j'ai presque le goût d'être contre à lire tes arguments haha!

    Voici mon point de vue :

    http://marcandremorin.wordpress.com/2012/02/12/hausse-des-droits-de-scolarite-opinion-dun-gars-moyen/

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    1. Très intéressant votre point de vue. Bien écrit, nuancé.

      Je suis d'ailleurs d'accord pour dire que "les étudiants doivent prendre conscience de la valeur intrinsèque de leur diplôme [...]". Et je suis également d'accord sur le principe que l'on peut croire que quelque chose a plus de valeur si elle est plus chère. Mais ce raisonnement s'applique également si la chose est plus rare, moins accessible... En Afrique, ils se considèrent chanceux de pouvoir s'entasser dans des écoles improvisées parce que tous n'y ont pas accès; c'est également l'effet de rareté qui crée de la valeur. Voulons-nous risquer de glisser vers ça? Je ne crois pas (et je ne crois pas que tel est votre propos). Il faudrait donc trouver un moyen de valoriser l'éducation sans compromettre l'accessibilité (réellement et non pas à la manière rhétorique gouvernementale).

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  9. Je vous invite, si l'auteur est d'accord, à partager cet article sur Facebook. C'est, en mon sens, le moyen le plus efficace pour diffuser de telles informations. Toute publication de votre part se verra affichée sur votre fil de nouvelle et vos 36 000 amis pourront la voir.
    Merci pour les sources nombreuses et bravo pour la transparence et le désir de 'vérité'.

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  10. Excellente et très convaincante argumentation. Bravo pour autant de recherches et d'efforts à rectifier les choses.

    Avant de voir votre article, j'avais déjà manifesté mon désaccord avec la hausse des frais de scolarité. Voir ma publication sur mon site web ici (je viens d'y ajouter une référence à votre billet):

    http://www.findnature.com/bulletins/b1-frais-etudiants.html.

    Un seul petit commentaire constructif: le premier paragraphe avec les nombreux chiffres et pourcentages n'est pas très clair (enfin pour moi) et peu porter à mauvaise interprétation et à confusion. Ex 1: le 25.7% est inclue ou pas dans le 38.5%. Ex 2: Comment est déduit le 75%?

    Cela n'enlève rien à la qualité et à la valeur de l'ensemble de votre billet. Bravo et merci d'apporter de la lumière sur ce débat qui pourrait avoir un impact insoupçonné par plusieurs sur le futur du Québec...

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    1. Excellent votre billet.

      Merci pour le commentaire constructif, j'y vois sous peu (À produire des recherches sur le sujet, j'ai encore plus de travail à faire pendant la grève que pendant les études! Pour ceux qui diront que la grève empêche de s'éduquer: c'est pas juste les cours à l'école qui font de vous une personne éduquée! J'apprends beaucoup en faisant ces recherches).

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    2. Merci Simon et à n'en pas douter, l'investissement de ton temps ici est profitable pour la cause que nous partageons en plus de ton propre avenir puisque c'est en lien direct avec les compétences attendus dans ton domaine. Bonne poursuite!

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  11. Pour ma part, j'aurais droit à des bourses et des prêts mais je n'en fait pas la demande car je n'ai pas le gout d'avoir 1000$ en bourse et 6000$ en prêts... l'un ne va pas sans l'autre, il est impossible de prendre seulement la bourse. Comme j'ai déjà 10000$ de prêts étudiants, je préfère travailler plutôt que d'ajouter un 6000$ par année à ma dette d'étude...

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    1. J'ai une amie qui était dans cette situation. Elle a pris les prêts ET les bourses, pour ensuite garder son prêt sans y toucher et le remettre à la fin de ses études... Stratégique ;)

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    2. Stratégique??? C'est un bel exemple qui démontre que le calcul d'attribution des prêts et bourses est mal fait. Si elle n'avait pas besoin de ses bourses pourquoi en a-t-elle obtenu??? Si j'avais eu droit ne serait-ce qu'aux prêts, je n'aurais pas eu à travailler 25-30h/semaine pendant mes études et temps plein l'été et je n'aurais pas eu à demander un prêt personnel à ma banque qui m'a coûté plus cher en intérêts que ceux du gouvernement. Franchement, c'est outrant de lire un truc pareil.

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    3. Le calcul de prêt est fait sur la dernière année fiscale des parents. Donc en 2007, ma mère a perdu sa job. Je n'ai pas eu le prêt parce qu'elle "gagnait" trop avant. Je n'ai presque pas travailler cette année là pour cause de maladie­.

      L'année suivante, j'ai droit à un prêt mais pas de bourse, j'avais une job et ma mère aussi.

      AFE se fou de ton état actuel! Ils veulent juste savoir l'année précédente. Oui, c'est stratégique de prendre même si besoin n'est pas. Parce qu'on sait jamais si on va perdre sa job ou si on se fait mettre dehors de chez popa/moma. au pire tu rembourses one-shot à la fin!

      Mais tous n'ont pas accès, il y a un problème d'accessibilité à ce programme. La hausse proportionnel de l'aide financière est un mensonge!

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  12. Très bon article, très bien écrit.

    Par contre j'ai une question sur un point. Mes affirmations sont basées sur des constatations personnelles et non sur des chiffres, je ne sais pas si tu en as qui peuvent venir appuyer/contredire ce que j'affirme.

    Combien de Québécois ont la volonté et la capacité d'aller à l'université mais y sont bloqués par les frais de scolarité?

    Où je veux en venir avec ma question, c'est que j'ai l'impression que beaucoup d'étudiants provenant de milieux moins favorisés ne sont seulement pas encouragés par leur milieu à poursuivre leurs études. Au contraire, les gens provenant de milieux favorisés sont fortement encouragés à poursuivre. En 2005, 10,6% des Québécois fréquentaient des écoles privées (http://wsws.org/francais/News/2005/fevrier05/130205_EcolesPrivees.shtml). Je n'ai pas trouvé de chiffres là dessus, mais mon impression à moi est que au moins un tiers, si ce n'est pas la moitié, des étudiants à l'université proviennent d'écoles secondaires privées; ce qui voudrait dire que la grande majorité des gens au public n'atteignent pas l'université tandis qu'au moins la moitié de ceux du privé s'y rendent. Est-ce que c'est parce que ceux du public n'ont pas les moyens ou c'est plutôt que dans les milieux plus favorisés les études supérieures sont davantage valorisées?

    Si ce que j'affirme est vrai, maintenir des frais de scolarité bas revient donc à demander à toute la population (dont au moins 85% n'ont pas de diplôme universitaire) de financer les riches pour qu'ils aillent à l'école et qu'ils puissent continuer à gagner des salaires plus élevés.

    En 2003, un élève au Cegep coûtait autour de 15 000$/anée à la société (http://www.radio-canada.ca/actualite/lafacture/239/cout.html). Je n'ai pas trouvé combien coûterait actuellement un élève à l'université en 2012 mais, je crois que ce n'est pas exagéré de dire qu'il coûte probablement au moins 20 000$. En ce moment, la société supporte donc environ 90%
    des frais de scolarité des étudiants. Et c'est très bien comme ça car la société bénéficie aussi d'avoir des gens éduqués. Mais la personne qui en retire le plus de bénéfice est définitivement l'étudiant, c'est un peu normal qu'il y contribue aussi non? Spécialement sachant, comme tu as mentionné, qu'il risque de gagner 875 510$ de plus dans sa vie que 85% des gens qui ont payé pour ses études.

    SI le gouvernement s'engageait à élargir l'accessibilité aux prêts et bourses pour s'assurer que ceux qui en ont besoin ait réellement accès à l'aide financière, mais que ceux qui avaient les moyens de payer se faisaient financer une part moins grande de leurs études par le reste de la population, est-ce que tu crois qu'une hausse serait alors justifiée?

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    1. Très, très pertinent comme questionnement. Je trouve des chiffres et je vous reviens (un jour ou deux).

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    2. J’adhère à ton cheminement de pensées Stéphane. Simon, j'ai bien hâte de voir tes chiffres là dessus! Au plaisir!

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    3. «Si ce que j'affirme est vrai, maintenir des frais de scolarité bas revient donc à demander à toute la population (dont au moins 85% n'ont pas de diplôme universitaire) de financer les riches pour qu'ils aillent à l'école et qu'ils puissent continuer à gagner des salaires plus élevés. »

      Tout d'abord, je n'ai pas vérifié les chiffres exactes, je vais donc tenter de ne pas trop en avancer.

      Ceci dit, il faut savoir que le Québec finance actuellement les écoles privées (je ne suis plus certain du chiffre, mais il me semble avoir en tête que c'est hauteur de 40% ou quelque chose comme ça?) Ça, c'est absurde.

      Maintenant, il est aussi vrai que les jeunes dans les milieux plus aisés/intellectuels soient plus encouragés à étudier. Ceci dit, on parle quand même du réseau scolaire publique. Et il faut aussi savoir qu'en principe, les gens aisés paient beaucoup plus d'impôts que les gens de la classe moyenne ou défavorisée.

      Je ne pourrait honnêtement pas dire à quelle hauteur les gens aisés financent le système, proportionnellement à leur utilisation de celui-ci. Mais même si au final ils n'en finançaient que l'équivalent de 25% et que les usagers du système d'éducation post-secondaire était à 75% de jeunes issus de milieux aisés, ne croyez-vous pas que le jeu en vaut quand même la chandelle, pour permettre à ces 25% hypothétiques de s'instruire de possiblement améliorer leur condition? Et dans ce cas de figure, plutôt que de penser à restreindre l'accès aux études pour acotter la proportion d'utilisateurs selon les milieux de provenances, ne pensez-vous pas que c'est plutôt au niveau de l'éducation primaire/secondaire qu'il devrait y avoir une plus grande valorisation de faite?

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    4. La raison pourquoi les écoles privées sont financées est bien simple. Au niveau idéologique ça n'a aucun sens, mais au niveau économique c'est très logique. Si tu le vois à l'inverse, ceux qui ont les moyens de payer pour l'éducation de leur enfants paient pour ceux qui n'en ont pas les moyens. Par exemple, disons que le budget de l'état pour les écoles secondaires est de 10 000$ pour 100 élèves, donc 100$ par élève. Si 10% des [parents d']élèves paient 60% de ce qu'il en coûterait au ministère pour que leur enfant ait à l'école, il reste 90 x 100 + 10 x 60 = 9600$ pour les 90 élèves restants... soit 106,67$/élève, au lieu du 100 initial.

      Le calcul que le gouvernement fait est très simple: À quel proportion maximale je pourrais financer les écoles privées pour pouvoir tirer le maximum de revenus du maximum d'élèves possible. Si le privé est financé à 40% comme tu l'avance, 10% des parents sont prêts à envoyer leurs élèves au privé. Par contre, si le gouvernement ne les finançait pas, on aurait peut-être uniquement 1% des parents qui seraient prêts à assumer le 100$ de frais au lieu du 60$ de frais. Ce qui veut dire qu'il resterait 10 000$ à se diviser entre 99 élèves, soit 101,01$ par élève. Et peut être que si le gouvernement finançait à 70%, on aurait seulement 12% des parents qui seraient prêts à payer... donc 9360$ disponible à se diviser en 88 élèves = 106,36$/élève... ce qui est moins que si on finance à 40%.

      Tout ça pour dire que, si on prend les chiffres à l'envers et qu'au lieu de dire que le gouvernement finance les écoles privées, on dit que les parents qui ont les moyens paient plus pour l'éducation de leurs enfants, on peut en conclure que grâce à eux, les élèves du public bénéficient de 106,67$/élève au lieu de 100$ par élève, donc les élèves du public gagnent financièrement grâce à cette pratique.

      Maintenant, ils gagnent financièrement, sauf que ca se fait au prix d'une éducation qui est probablement de moindre qualité que celle de ceux au privé. Mais en même temps, avec le même montant d'investi dans l'éducation par le gouvernement, si tout le monde allait dans une école publique, le niveau d'éducation de tout le monde serait encore plus sous financé... et si justement la poursuite des études n'est pas valorisée en ce moment dans le réseau public, on peut poser l'hypothèse que ça pourrait être encore pire si le système public était encore plus sous financé et s'il y avait 10% plus d'élèves à prendre en charge...


      Personnellement je ne crois pas que la raison PRINCIPALE pour laquelle les gens du réseau public ne vont pas à l'université est une question financière. Pas mal tout ceux que je connais qui proviennent du public et qui sont maintenant à l'université étaient également dans des concentrations spécialisées, comme le PEI, sport-études, musique... ce qui me laisse croire que c'est seulement le milieu du secondaire "régulier" qui ne valoriserait pas la poursuite des études, pas par manque d'argent nécessairement mais plutôt par manque d'intérêt? de motivation? de modèles?

      Si justement, on augmentait les frais de scolarité mais qu'on donnait automatiquement une bourse d'admission de 1000$ par année pour les 3 premières années d'université à tout ceux qui ont complété au moins 4 de leurs 5 années au secondaire public. On aurait un effet double d'encourager les jeunes du réseau public à poursuivre leurs études et d'éviter que de l'argent destiné à rendre les études accessibles pour tous n'aille pour financer les études des plus riches. Ça me semble une mesure sociale efficace, juste, responsable et surtout, facile à appliquer sans ajouter beaucoup de paperasse bureaucratique...

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    5. Finalement! Pour les chiffres, j'ai trouvé cette étude que je n'ai pas encore eue le temps de décortiquer: http://t.co/maE2Kop4

      J'y reviendrai... Peut-être me devancerez-vous?

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    6. J'comprends que l'école privée dans les grands centres, tel que, Montréal, favorise une bonne éducation. Par contre, je suis prêt à gager que pratiquement partout en région l'école publique donne le même niveau d'éducation ou est très semblable au premier modèle, si ce n'est que des programmes avancés d'art, programmes sportif,etc.

      Étant de région, je peux confirmé qu'il n'y a pas grandes différences quant à la qualité d'éducation de ces 2 types d'écoles.

      .
      De plus, est-ce vraiment de cette façon qu'on devrait diriger une société ( retirer le maximum de profit à court/moyen terme de ses concitoyens? )... comme une PME?
      (Ca c'est mes valeurs qui tombe dans ce paragraphe)

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    7. J'ai jeté un coup d'œil au document de Simon, c'est essentiellement une analyse économique faite souvent avec des données des autres provinces. Ce n'est pas aussi spécifique du Québec que je le voudrais et on n’y vois pas la richesse que seules les enquêtes ethnologiques peuvent apporter.

      À propos de la provenance des étudiants (du privé ou du publique) il n'y a rien sur ca. Et c'est bien dommage car je crois que Stéphane à raison sur le fait qu'il y a plus d'élève du privé qui se rende à l'université. À ça il y a plusieurs raisons qui sont bien connus des sociologues. Premièrement, rassembler des jeunes de famille aisée, dont les parents sont plus éduqués que la moyenne et dans des écoles avec plus de ressources pour faire des activités parascolaires stimulantes pour les élèves crée un environnement ou existe un capital culturel favorable aux études supérieures, en plus, souvent de plus grands succès académiques. Par ailleurs, la famille est plus généralement apte à aider les élèves en difficulté.

      À l'inverse une école publique dont tous les élèves viennent de cartier défavorisé risque d'avoir plus de difficulté à valoriser les études supérieures. La culture commune ne s'y prête pas tellement et le secondaire se passe à un âge ou l'influence des amis est la plus grande.

      Pour cette raison, je ferais la contre-hypothèse de celle de Stéphane. Je crois en fait, qu'ayant moins d'école privé le capital culturel serait mieux réparti. C'est à dire que des élèves moins fortunés pourraient côtoyées d'autres élèves qui ont des aspirations d'études supérieures et dont l'intellectualité est valorisée et ainsi formé des groupes ou les études supérieures font partie des objectifs de vie.

      Et si la qualité de l'enseignement laissait à désirer, le jeune de famille aisé trouverait assez vite les moyens nécessaires de pallier son déficit : par l'aide des parents, par des cours privés, etc. La réussite des élèves fortunés, elle est tien a ça essentiellement.

      En ce qui concerne les activités parascolaires, je considère que c'est une injustice si certains jeunes peuvent participer à des groupes sportifs et pas d'autres. L'activité physique est un facteur de motivation, de développement du cerveau et de réduction des risques de santé majeur. En plus, tous ceux qui ont du potentiel ne devrait pas être pénalisé.

      En rassemblant le privé et le publique, les injustices feraient surface et on trouverait des solutions pour les résoudre, mais en gardant les écoles séparées chacun se compare avec l'autre qui est dans la même situation que lui. C'est enseigné l'illusion d'égalité dès l'enfance!

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  13. Eille ! Merci !
    Beau travail, pertinent, concis et surtout, honnête intellectuellement.

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  14. Quel beau billet (études, travail critique, devrais-je dire!) ! Je cherchais UN article qui synthétise facilement (je ne parle pas de votre travail, mais de sa lecture) les grands mythes avancés par le gouvernement et leur déconstruction bien appuyée. J'aurais voulu avoir eu le temps d'écrire ce billet, mais je ne l'aurais pas fait aussi bien ;). Alors je compte partagerrrrrrr !!!!

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  15. Excellent texte. J'ai partagé. J'ai fait la grève en 1996 et j'ai peiné durant mes études puisque je n'ai pas eu droit aux prêts et bourses. Dire que j'ai un ami qui se demandait si une table de pool payée à même sa bourse "fiterait" dans son salon. Misère! Mais je crois que selon le modèle québécois d'éducation, la gratuité scolaire ne devrait pas être.
    J'ai remarqué que les Pays-Bas (où j'ai habité) et l'Allemagne (où je demeure présentement) sont signataires du Pacte. Dans ces deux pays l'éducation est pratiquement gratuite. Même que les étudiants à la maîtrise et au doctorat sont rémunérés. Mais ne fait pas des études supérieurs qui veut ici. Les enfants, dès le primaire, sont notés et seuls les plus doués peuvent faire un secondaire qui leur permettra d'aller à l'université. En classant les gens selon leurs capacités rapidement, on évite d'avoir des échecs et des lâcheurs en cours de route. Donc de payer des études pour rien. C'est élitisme, certes. Et certains diront que c'est injuste et malheureux pour les enfants provenant d'un milieu défavorisé. Je le consens.
    Mais au Québec, on nivèle par le bas (heureusement le redoublement au primaire est de retour). TOUT le monde devrait avoir la chance d'aller à l'université. Utopie! Si les gens comprennent que ce n'est pas tout le monde qui a les capacités d'un BAC ou même d'un DEC, la gratuité scolaire peut être envisageable.
    Sinon, le principe de l'utilisateur-payeur AVEC système de prêts et bourses plus accessible est à mon avis plus souhaitable. On badine moins avec son argent qu'avec celui des autres!

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    1. C'est bien vrai que tous n'ont pas la capacité ou n'auraient pas "avantage" à aller à l'université. C'est pourquoi certains programmes techniques (DEP et Cégep) sont très pertinents pour ceux qui sont plus... techniciens! (Dieux merci qu'on en a des doués avec leurs mains!).

      Par contre, tel que mentionné dans un autre commentaire ( http://bit.ly/x2kGJ7 et le suivant), j'ai certaines réserves quant à la sélection précoce des futurs candidats universitaires.

      C'est certain qu'un système adéquat de prêts, mais surtout de bourses pourrait venir amoindrir l'effet d'une hausse dans un système utilisateur-payeur. Par contre, des coûts supplémentaires bureaucratiques non négligeables s'additionneraient pour la gestion des prêts et bourses, sans compter les intérêts payés par le gouvernement aux institutions financières privées pour l'attribution de prêts pendant les études...

      Donc, un système de gratuité scolaire me semble toujours plus adéquat, quitte à ce qu'il y ait une sélection plus rigoureuse des candidats, tout en prenant en compte leur situation individuelle (tel que mentionné dans ledit commentaire), ce qui engendre aussi des coûts...

      Rien de parfait quoi!

      Mais hausser les frais de scolarité à la manière du gouvernement actuel, sans ajuster le système de prêts et bourse adéquatement, n'est certainement pas la bonne solution. C'est ce que je crois et c'est la raison pour laquelle je tiens à démentir les propos trompeurs qui révèlent que le gouvernement n'opère pas la hausse pour les raisons qu'il invoque, ce qui laisse entendre qu'il ne peut se permettre de dévoiler au grand jour les vraies raisons: celles mentionnées à la fin de mon billet...

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    2. Tout a fait, la sélection précoce de candidats est fortement nuisible collectivement et pour certains individus également qui ne connaissent pas vraiment leurs véritables intérêts étant jeunes. En plus les méthodes pour évaluer les capacités sont inefficace. En tant qu'anecdote, on se rappellera de la carrière de Michael Jordan et que cet athlète exceptionnel au basket ball n'était même pas capable de faire les équipes majeurs au baseball. Le talent ca ne se prédit pas vraiment.

      En ce qui concerne les individus qui n'auraient pas la "capacité", je suis obligé de dire que ca relève d'un dogme. les années 1990 et le début du XIX millénaire ont été des années très fructueuse en recherche sur le cerveau. On commence à peine à reconnaître que certains individus ont des difficultés d'apprentissage et qu'il s'agit d'un handicape pour lequel ils ont droit à des accommodements et muni de ces accommodements ils réussissent.

      Il y a aujourd'hui des techniques pour développer l'attention et la concentration qui peuvent aider n'importe quelle personne à devenir meilleur dans ses études, et, je ferais le pari que n'importe qui avec la motivation, les ressources et les techniques nouvelles d'orthopédagogie ont les capacités d'étudier quoique ce soit.

      Mais est-ce souhaitable? Dans la mesure ou la personne est décidée et que ca correspond réellement à ses intérêts, je pense que oui. En général personne ne se plaindrait de prendre plus de temps (c'est variable) pour faire ce qu'il veut réellement faire dans la vie, si c'est ça que çà veut dire. Mais la réalité est tout autre, la capacité des orienteurs de carrière a réellement aider les étudiants à trouver leur voie est plutôt médiocre et c'est la raison selon moi des lâcheurs et des échecs. Peut-être aussi qu'on fait prendre aux jeunes des choix importants trop tôt dans leur vie, alors que même leur personnalité n'est pas complètement structurée.

      Il y a aussi évidemment les questions financières et le travail qui s'ajoute à l'étude. Dans une société ou l'éducation est gratuite, les universités peuvent être plus exigeantes, donner une meilleure formation, car les étudiants s'y investissent à fond. On sait rapidement si on y est prêt ou non.

      Finalement j'ajouterais qu'en plus d'une capacité solide à orienter les jeunes et tout un volet d'éducation destinée à structurer les capacités des jeunes (orthopédagogie généralisée), de sorte que talent et motivation soit de paires, je ne conçoit pas un régime d'étude gratuite sans des évaluations uniformes publiques qui forcent les université à atteindre des objectifs d'enseignement qualitatif et réduise l'importance du marketing, des programmes trompe-l’œil et de la compétition entre universités basée sur l'image.

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  16. --Un filtre par le niveau plutôt que par le prix ?--

    Je voulais juste vous faire part d'une idée à laquelle on peut réfléchir. Je ne présente pas ça comme solution, juste un élément de réflexion supplémentaire.

    L'éducation coûte cher, c'est un fait. C'est un coût pour la société qui dans certains cas peut se révéler être un investissement.
    Pour que cette dernière soit un investissement, il faut qu'elle génère de la valeur, pour l'individu ou pour la société.

    Premièrement, regardons le système Suisse. Les études sont très peu dispendieuse ( $1500 / an ). Toutefois, pour y avoir le droit, il faut le mériter. Par exemple, prenons HEC Lausanne, faculté d'économie et de business de l'université de Lausanne. Sur les 600 étudiants en première année, seuls 32% ont passé les examens avec succès. Ceux qui ont pu réussir et obtenir leur diplôme ont vraiment reçu un apprentissage approfondi et ont une grande valeur pour la société.
    Les autres se sont réorientés dans des domaines pour lesquels ils avaient de meilleures aptitudes ou sont entrés dans l'équivalent des Cégeps pour y faire un diplôme professionnel (lui aussi ayant une grande valeur pour la société).

    Si l'on compare avec le Québec, je trouve que seuls les ingénieurs et sciences médicales ont un système similaire. Les étudiants en sciences sociales, arts, sciences littéraires ou de gestion semblent avoir un diplôme beaucoup plus facile d'accès. Le résultat est que les étudiants apprennent moins et la valeur du diplômé s'en trouve amoindrie (plus de diplômés, un moins bon niveau général).

    Pourquoi ne pas être plus sélectif sur les personnes faisant leurs études ? Il y aurait moins d'étudiants en université et donc avec les mêmes subventions, il y aurait plus d'argent par étudiant. Nous arriverions à une potentielle gratuité.

    Un autre problème soulevé est celui du potentiel d'employabilité en sortie d'études. Pourquoi laisser 50 étudiants en histoire de l'art, alors qu'en sortie il n'y aura du travail que pour 10 ? Doit-on laisser rêver les étudiants sur des potentiels de carrière inexistants ? Pourquoi ne pas limiter les places à 10 étudiants et leur donner les moyens de réussir ?

    Voilà, c'était juste ma réflexion personnelle sur le sujet. J'espère que j'ai été compréhensible.
    J'aimerais entendre votre avis sur le sujet.

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    1. (1/3)

      Très compréhensible!

      La question de RÉPARTITION DES ÉTUDIANTS selon leurs capacités est revenue à maintes reprises.

      Certains seront en effet plus compétents, et ceci dans une logique d'efficacité du système scolaire, en mécanique automobile par exemple (DEP), d'autres ne seront jamais des chercheurs, mais d'excellents techniciens (Technique au collégial (3 ans), enfin, d'autres se destinent aux études universitaires dans divers domaines.

      Une question primordiale qui n'a pas été abordée est la suivante: "quand" les étudiants doivent-ils savoir le domaine d'étude, ou connaître le niveau scolaire pour lequel ils sont destinés?

      L'exemple suisse est intéressant. Cependant, il faut savoir que dès l'âge de 12 ans, les élèves doivent choisir (et ce, notamment en fonction de leur capacité (90% certain de ça) une voie qui sera déterminante pour leur avenir (voyez ce document: http://www.sportstudien.ch/upload/cms/user/grafik_bildung_EDK_f_09.pdf ).

      Vous pouvez également consulter ce site que j'ai trouvé au hasard, mais qui résume bien ce qu'un collègue suisse m'a déjà expliqué: http://www.expatclic.com/index.php?view=article&id=2037&option=com_content&Itemid=93

      L'élève doit choisir une orientation qui le mènera soit vers l'université et les études spécialisées, vers les études professionnelles ou vers l'école de culture générale.

      Ce qui est critiquable, c'est que dès l'âge de 12 ans, l'élève DOIT choisir une orientation, et s'il prend la mauvaise ou change d'idée en cours de route, c'est plutôt compliqué, sans être impossible, mais il semble que s'ils se rendent compte qu'il préfèreraient une voie plutôt que l'autre une fois le secondaire II complété, les difficultés sont suffisantes pour que l'étudiant renonce à changer de voie, ce qui me semble plutôt malheureux. Il faut également penser aux dépressions et burnout qui peuvent survenir au cours d'une carrière lorsqu'on est pas bien là où on est (ce qui représente des coûts pour la société).

      Ce type de système, avec certaines réserves, est donc intéressant, mais il nécessiterait toute une, voire une complète révolution dans notre système scolaire, ce que je ne peux m'imaginer qu'il arriver avant des lunes!

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    2. (2/3)

      LA SÉLECTION DES ÉTUDIANTS selon leur capacité.

      Être plus sélectif aurait ses avantages, mais le mode de sélection du système actuel ne peut qu'empirer la situation. Je m'explique.

      Pour la sélection qui se fait suite au collégial (la cote R), j'y suis totalement contre. Et c'est peut-être même une grande partie du problème: il suffit qu'un étudiant (je dis bien étudiant et non étudiantE, pour la majorité des cas) sorte du secondaire sans trop savoir ce qu'il veut faire, coule un cours ou deux lors de sa première session parce qu'immature, et hop, il est exclu de TOUS les programmes contingentés (j'en sais quelque chose!) et sera parfois contraint de faire un autre bac avec une moyenne extraordinaire pour être sélectionné dans ledit programme convoité, s'il persévère. Cette persévérance aura été une belle qualité, mais aura coûté cher (à tout point de vue, à l'exception peut-être de l'expérience qu'aura acquis l'étudiant, futur double bachelier) pour une simple question d'immaturité typique des garçons qui sortent du secondaire.

      L'exemple de foirer sa première session est caricatural (quoique véridique dans bien des cas), mais il résume bien une situation réelle: droit, médecine, physio, dentiste, chiropratique, optométrie, orthophonie, vétérinaire et pharmacie sont tous des programmes contingentés (qui nécessitent une cote R des plus élevées) et qui sont sont TOUS largement dominé par les femmes, voyez par vous-même: http://www.mels.gouv.qc.ca/stat/stat_det/EFF_UNIV/Tab06.zip

      Le but ici n'est ABSOLUMENT PAS de dénigrer les femmes et à crier à l'injustice, au contraire, c'est merveilleux qu'elles puissent accéder si largement à des professions qui n'étaient traditionnellement et injustement réservées qu'aux hommes.

      Il n'en demeure pas moins que le mode de sélection a ses failles et peut exclure une grande partie de la population qui serait apte à effectuer des études universitaires, même supérieures. (Et non, je ne crois pas que le peu d'inscriptions des garçons dans lesdits domaines est dû à un intérêt plus marqué chez les femmes (mis à part peut-être médecine vétérinaire et diététiste, par pur préjugé de ma part!), ni que les hommes sont, dans une proportion si large, moins intelligents que les femmes!).

      Donc, considérant le mode de sélection actuel des candidats universitaires, j'ai de sérieuses réserves. Encore une fois, si (et on peut tout faire avec des "si") le mode de sélection était amélioré pour tenir compte de cette problématique, la sélection pourrait être une voie envisageable de "classer" les étudiants selon leurs compétences respectives afin d'obtenir un gain d'efficacité. (Et encore, je dois nuancer: un mode de sélection approprié devrait probablement inclure des entrevues individuelles de chaque candidat, vous imaginez le bordel et les coûts!).

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    3. (3/3)

      Pour le POTENTIEL D'EMPLOYABILITÉ, je suis d'accord, mais il ne faut pas laisser une trop grande place aux entreprises privées dans la sélection des domaines d'études nécessaires à pourvoir les postes. Tomber dans ce panneau risquerait d'instrumentaliser l'éducation et je crois que la culture et la diversité des connaissances au sein d'une population risquerait d'en pâtir.

      L'économie actuelle impose la spécialisation (tant au niveau national qu'international), mais quoi de plus incertain que le libre marché? On formerait des universitaires spécialistes (pour répondre aux besoins ACTUELS des entreprises) qui seraient ensuite à la merci d'une entreprise qui pourrait déménager si le taux de change n'est plus favorable. D'ailleurs, pour des domaines d'étude comme la philosophie (qui ne mènent qu'à très peu d'emplois précis), leurs finissants semblent très convoités dans certains milieux ( http://bit.ly/xiIeWx ) qui l'eut crû?

      Le privé en quête d'efficacité (et rappelons-le, qui sera de plus en plus appelé à financer l'éducation, si l'on s'en tient à la logique néo-libérale) aurait-il financé des domaines comme la philosophie? C'est à force d'être en contact avec de tels étudiants que les employeurs ont appris à les apprécier, ce qui ne serait jamais arrivé si le programme avait été contingenté en fonction du potentiel d'employabilité, je crois.

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    4. Merci pour cet excellent billet, et encore plus pour les discussions qui le suivent!

      J'aimerais simplement ajouter un élément contre le potentiel d'employabilité.

      Pour ma part, j'ai fait des études en Suisse en éducation musicale (ce que par la suite, la personne resposable de la suite de mon aide financirère accordée au Québec a qualifié de "caprice" étudiant), puis suis revenue ici et j'ai complété une équivalence de Bac. en musique. Ensuite, j'ai poursuivie une maîtrise individualisée en Philosophie de la musique. Je suis présentement candidate au doctorat en ethnomusicologie.

      Je mentionne pour l'anedote que mon cheminement académique a été qualifié comme un "exemple de cohérene et d'originalité" lors de mon entretien d'admission au doctorat. Je le mentionne car c'est là mon premier point contre le potentiel d'employabilité: de "capricieuse" je suis passée à un profil "cohérent et original"....

      Si mes études avaient été guidées par le potentiel d'employabilité, je n'aurais jamais optée pour ce cheminement (qui je le mentionne a nécessité que je travaille plus de 25h/semaine pendant toutes mes études jusqu'à l'obtention d'une bourse d'études en 2012, après plsu de 10 ans de fréquentation assidue et réussie à l'université).

      Ce qui m'amène à soulever un second point:cette anecdote personnelle révèle que l'évaluation du potentiel d'employabilité dépouillerait de nombreuses disciplines de leurs étudiants et chercheurs...et menacerait donc le financement même des départements. Certains me rétorqueraient: a-t-on besoin de dipômés originaux, dans des domaines comme la musique?? Ce qui nous fait voir le troisième problème soulevé par l'évaluation du potentiel d'employabilité: le jugement de valeur relatif aux disciplines.

      Il est toujours plus facile de justifier des étudiants financés en médecine ou en ingénierie qu'en musique ou en philosophie (pour ne nommer de manière caricaturale que ces domaines). Plus encore, il est très facile (il n'y a qu'à éctouer Sun TV quelques secondes) de dénigrer les domaines reliés à la culture. Comme si la culture n'était que reliée aux loisirs ou à une recherche esthétique abstraite...dont on a pas besoin...

      Pourtant, pour un projet économique d'envergure comme le Plan Nord, le gouvernement aura besion non seulement d'études environnementales, mais aussi d'études culturelles. Car ces terres nordiques sont habitées. D'ailleurs, le rectorat de l'université de Montréal a eu un entretien avec M. Charest au mois de janvier et a proposé que l'Université se démarque en proposant des projets de recherches conernant le Nord, en suivant les différentes facettes du plan, dont une concerne directement la culture...

      Bref, mon intervention vise à rappeler aux lecteurs que le potentiel d'employabilité est, de premier abord convaincant, mais comporte une tendance dangeureuse à l'appauvrissement de la diversité des employés de demain, en plus de contribuer au message propagandiste de droite contre les subventions publiques reliées à la culture au sens large.

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    5. J'ajoute la référence d'un article du Devoir d'aujourd'hui:

      http://www.ledevoir.com/societe/education/343397/la-replique-droits-de-scolarite-etudier-pour-etudier

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  17. Bonjour,

    Bien que c'est ce que j'ai vu de mieux jusqu'ici, vos arguments ne me convinrent pas encore entièrement. J'aurais grand plaisir à vous donner les éléments qui je crois sont essentiels de connaître pour bien comprendre le fossé inter-générationnel.

    Julien C.
    Économiste

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    1. J'aurai grand plaisir à prendre connaissance de ces éléments.

      Désirez-vous donner ces éléments ici même, dans cette section commentaires qui est en quelque sorte devenue un forum de discussion, afin que tous puissent en bénéficier?

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  18. Je suis un simple étudiant d'un cégep en région éloignée et je me demandais si mes impressions sont fondées. Mon but n'est pas d'être le plus pertinent, mais d'en apprendre davantage.

    Je pense que oui les personnes qui ont seulement un DES sont moins rémunérés parce que les chiffres mentionnés plus haut en fond par, mais je crois qu'il faut faire attention avec ces chiffres qui, j'ai l'impression, survente la rémunération de ceux qui possède un baccalauréat parce que simplement, une très grande partie de la population du Québec vit dans la région de Montréal et de ses alentours et que les emplois qu'on y retrouve dans cette région avec seulement un DES sont moins rentable que dans d'autres régions moins peuplées et qui ont par conséquent moins de poid dans les statistiques.

    Hors ce que je peux voir ici est qu'une personne avec un simple DEP peut gagner des salaires similaires aux gens plus éduqués et même plus (par exemple, un mineur gagne 100 000$ et plus par année et un professeur de cégep après 20 ans d'enseignement et toutes les études qui l'accompagne 73 839$). Oui, j'en conviens,ce cas est particulier(l'indutrie des mines est très rentable) ,mais d'autres métiers demeurent très payants sans étude supérieure ou ayant une rémunération équivalente à celles-ci.

    Donc je crois voir que oui les baccalauréats donnent des avantages financiers,mais que cela varie d'une région à l'autre et que par conséquent ce ne sont pas que les gens éduqués qui participent aux impôts.

    Tout ça pour en venir à cette conclusion: est-ce un si bon investissement d'avoir autant de diplômés en étude supérieure et est-ce vraiment nécessaire pour l'ensemble du Québec?

    Merci de rectifié mon analyse et très bon texte j'en est appris d'avantage.

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  19. L'Institut de la Statistique du Québec nous apprend que le salaire moyen d'un-e diplômé-e de l'université, au Québec, est de 28,32$, contre 20,29$ pour un-e diplômé-e postsecondaire.

    Chercher « Rémunération et conditions de travail » sur le site web de L'Institut pour avoir toutes les données.

    Mais le salaire tout seul ne donne pas beaucoup d'indices sur la contribution d'un individu au bien commun.

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  20. Mon billet :

    https://www.facebook.com/notes/jee-maurice/des-id%C3%A9es-pour-assurer-le-bas-niveau-des-frais-de-scolarit%C3%A9/10150637374209653

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  21. Bonjour,

    Je voudrais te remercier pour ton billet. Il est excellent et je dois dire que cela est très rare de trouver un articles avec les références.

    J'ai trois points à soulever sur ton texte.

    1) Comme tu en fais mention dans ton texte, la classe étudiante est désavantagée au niveau de sa représentation lors de vote. Un autre fait important est la démographie du Québec qui désavantage aussi les étudiants (http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/demograp/pdf2011/bilan2011.pdf p 22-23). Cela veut dire que le gouvernement aura tendance à écouter la population qui va faire pencher la balance à la prochaine élection.

    2) Les liens "les études étant un investissement rentable" et "les revenus d’emploi durant la vie active (de 17 à 64 ans) seraient de 875 510 $ de plus pour les titulaires d’un baccalauréat, comparativement aux diplômés d’études secondaires" (p. 28-30)." ne fonctionnent pas

    3) Je vois cela comme étant un combat de deux générations. Un qui veut essayer de faire payer ses mauvaises décisions aux futurs générations et l'autre qui doit subir.

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  22. Merci pour les commentaires, les ajouts (que j'intégrerai au texte), et les mentions pour les liens défectueux. Je tenterai de corriger le tout sous peu (quoique le document tiré du site du conseil du patronat ne semble plus être disponible... Je trouverai une autre source ailleurs).

    Je suis également d'accord avec vous: il s'agit malheureusement d'un combat entre deux générations... Et l'une pèse plus que l'autre dans la balance électorale, comme vous le mentionnez si bien...

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  23. Bonjour, Je pense que les chiffres mentionnés dans la première partie de votre article peuvent être erronés.

    Car selon les informations du site suivant http://www40.statcan.ca/l02/cst01/educ53a-fra.htmse serait plutôt pour l'année 2008-2009 le chiffre de 172 425 qui représenterait le nombre d'étudiant inscrit à temps plein et 96 675 inscrits à temps partiel, ce qui nous donne un total de 269 097

    Sur ce nombre selon le tableau 3, 11, 12, 18 et 20 se serait 69 899 soit 25.97% des étudiants qui auraient bénéficié d'une aide financière, toutes aides confondues et régime d'études confondus, plein et partiel, Ce qui sous-entends que 74% de la population étudiante n'a pas eu recours à l'aide financière soit par choix ou inaccessibilité.

    Maintenant, je trouve qu'il est vraiment difficile de déterminer quel est le nombre réel d'étudiants ayant bénéficié d'un prêt seulement, d'une bourse seulement ou des deux à cause de la note sous le tableau 2:

    À noter que dans tous les tableaux de ce rapport faisant référence aux types d'aide les termes prêts, bourses, prêts et bourses sont définis comme suit:

    Prêts : Bénéficiaires d'un prêt seulement ou bénéficiaires d'un prêt et d'une bourse
    Bourses : Bénéficiaires d'une bourse seulement ou bénéficiaires d'un prêt et d'une bourse
    Prêts et bourses : Bénéficiaires d'un prêt et d'une bourse.

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  24. Merci pour ces précisions.

    Tout d'abord, les chiffres de Statistiques Canada sont moins précis que ceux qui proviennent directement de l'aide financière aux études. Voyez ce lien qui explique la méthodologie de Statistiques Canada concernant le Système d'information sur les étudiants postsecondaires:
    http://www.statcan.gc.ca.proxy.bibliotheques.uqam.ca:2048/cgi-bin/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=5017&lang=fr&db=imdb&adm=8&dis=2#a3 (vous aurez peut-être besoin d'un proxy pour consulter cette page).

    Mais cette information recopiée de la page en dit long:

    "Certaines variables peuvent présenter un taux de non-réponse élevé, entre autres la langue maternelle, les limitations d'activité, l'origine autochtone ou membre d'une minorité visible et les antécédents scolaires."

    Les données de Statistiques Canada sont effectuées avec des sondages auprès de la population, tandis que l'aide financière aux études a les chiffres exacts. Il faudrait donc s'en tenir aux chiffres de l'aide financière aux études.

    Pour le second point, je réviserai les chiffres, mais ce que vous avancez, c'est qu'encore plus d'étudiants n'auraient pas droit à (ou besoin de) l'aide financière que ce que j'affirme.

    Pour la note en bas du tableau, lorsque les prêts sont identifiés comme étant des "prêts seulement", les chiffres ne tiennent compte que de ceux qui ont bénéficié de prêts seulement (voir le tableau 1 à la page 7). Il est impossible que lorsque le tableau indique "prêts seulement" et ensuite "bourses seulement", on veuille en fait dire "prêts ET bourses".

    Notez que lorsqu'il est indiqué ceci:

    Prêts : Bénéficiaires d'un prêt seulement OU bénéficiaires d'un prêt et d'une bourse

    Il faut l'entendre ainsi: lorsque l'on ne mentionne que les prêts (sans le terme "seulement"), ce chiffre peut inclure la bourse (selon ce qui est inscrit).

    Par contre, le cas indiquant expressément qu'il s'agit "seulement" de prêts (tableau 1 page 7) devrait vouloir dire ce qu'on peut en comprendre avec les règles ordinaires de français. La même chose s'applique pour le cas des bourses.

    J'avoue qu'il s'agit d'une ambiguïté de la part de l'AFE. Ce n'est que mon interprétation, mais je pourrais me tromper!

    Je ne peux répondre plus en longueur pour le moment, mais j'y reviendrai. Votre remise en question est pertinente (mais je ne confirme pas, à ce stade, que mes chiffres soient erronés! Ça viendra peut-être par contre, personne n'est infaillible! Dans ce cas, je modifierai bien volontiers les chiffres avancés).

    Bien à vous.

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  25. Bonsoir et merci pour cette réponse, comme mentionné au tout début j'ai bien précisé que les chiffres avancés pouvaient être erronés. Tout ça selon la compréhension que j'en ai eu à la lecture et qui n'est aucunement infaillible non plus.

    Ceci étant dit, je considère votre article fort bien monté et je trouve très intéressant le travail que vous avez fait. Vous incluez des sources qu'il est possible de consulter pour ainsi se faire une meilleure idée de la situation.

    Bonne soirée

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  26. « En fait, le Québec est au premier rang du taux de scolarisation postsecondaire de tous les pays de l'OCDE (p. 2). »

    C'est un peu vieux comme statistiques 1999?

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    1. Merci pour le commentaire.

      En avez-vous trouvé des plus récentes qui confirment ou infirment mes propos?

      Si c'est le cas, je vous invite à m'en faire part ici pour que tous puissent en bénéficier.

      Vous pouvez d'ailleurs consulter tous les Bulletin Statistique de l'éducation ici: http://bit.ly/zhMh6W

      Merci.

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  27. Salut Simon,

    J'ai une question à laquelle tu as probablement répondue au cours de 55 autres commentaires, mais je la pose quand même!

    Pas que je cherche à casser qui que ce soit, mais comment as-tu calculé les chiffres concernant l'aide octroyée aux étudiants? Dans le documents que tu as joint, il est clairement dit que 42 219 étudiants ont eu des prêts seulement, que 1432 ont eu des bourses seulement et qu'un peu plus de 85 000 ont reçu des bourses ET des prêts...! Si on additionne le tout ça monte à environ 136 000 étudiants ayant bénéficié d'une aide financière sous n'importe quelle forme.

    Si un peu moins de 170 000 étudiants ont fréquenté l'université à temps plein, clairement,une réforme du système de prêts et bourses toucheraient alors plus du trois quart des étudiants...?

    Qu'est-ce que j'ai raté?

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  28. Merci pour la demande de précision.

    Le tableau 8 de la page 23 du document indique que 169 169 étudiants sont inscrits à l'université.

    Le tableau 12 de la page 27 nous indique que 69 899 ont bénéficié de l'aide financière (2008-2009).

    Le tableau 8 de la page 23 nous indique d'une part que 65 181 ont bénéficié de prêts (mais peuvent également avoir bénéficié de bourses), et d'autre part, que 43 465 ont bénéficié de bourses (ceux qui ont bénéficié de bourses ont pour la plupart (peut-être même tous) bénéficié également de prêts).

    Il ne faut donc pas additionner les bénéficiaires de de prêts et les bénéficiaires de bourses du tableau 8 de la page 23, mais utiliser la somme de l'aide financière totale, indistinctement du type de bénéficiaire (de prêts ou de bourse) pour calculer les bénéficiaires de l'aide financière (qui inclut les prêts et les bourses).

    Il faut également faire attention aux chiffres qui traitent du nombre total de bénéficiaires et ceux qui font référence au post-secondaire (ce qui inclut le cégep, mais exclut la formation professionnelle). Je ne traite que des bénéficiaires universitaires (1e, 2e et 3e cycle), il ne faut donc pas utiliser les chiffres qui traitent de l'aide financière globale accordée (par ex. tableau 9, p. 24)

    Vous me faites remarquer que ce ne sont pas 65 181 étudiants qui ont bénéficié d'aide financière, mais bien 69 899, ce qui modifiera un peu les pourcentages (59% au lieu de 61.5% pour les exclus et de 38% au lieu du 33% pour les bénéficiaires de prêts uniquement, parmi les bénéficiaires de l'aide financière) que je rectifierai sous peu.

    Ceci ne change cependant en rien le pourcentage écrasant (le 3/4) d'étudiants qui n'ont pas accès aux bourses, et qui ne bénéficient donc pas de la bonification proposée par le gouvernement, ce qui est en fait le but de mon propos.

    Merci pour l'intervention très pertinente.

    Merci également de vous être donnée la peine de consulter les sources.

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  29. Salut Simon,

    Merci pour la réponse précédente. Je voudrais seulement émettre une suggestion. Si tu pouvais faire une video de 10 minutes expliquant tout cela. Je sais que j'en demande beaucoup, mais j'ai vu des video de 2 minutes qui sont beau visuellement, mais pourri au niveau de l’impartialité (ce que j'ai lu dans ton texte est le plus complet et le plus neutre)

    Autre suggestion trouver un moyen pour que ton texte soit lu par monsieur madame tout le monde. C'est eux qui font pencher la balance.

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  30. Merci pour le texte!

    Enfin un peu d'honnêteté intellectuelle en ce bas monde! C'est presque difficile de croire que tu vas être avocat! (C'est une blague!) Pour compléter (en chiffres) ton argumentaire sur le fait que les diplômés universitaires ont de meilleurs salaires et paient donc plus d'impôts, j'ajouterais en référence un mémoire du CRÉPUQ datant de 2004 (http://www.crepuq.qc.ca/IMG/pdf/memoire-crepuq.pdf). Ils ont calculé le taux de rendement privé, dont bénéficie un individu diplômé pendant sa vie active (et que nos ministres nous rappellent constamment pour justifier que "ça vaut la peine de s'endetter", voir par exemple le video "Investir pour son avenir" du site www.droitsdescolarite.com), mais aussi le TAUX DE RENDEMENT SOCIAL, c'est-à-dire le retour sur l'investissement pour la société. Surprise! Un diplômé universitaire, si on le compare à un vulgaire investissement financier (ce que je trouve absurde à la base, mais bon), représente pour la société un placement rapportant des taux de rendement allant de 7% à plus de 25% selon les disciplines! Il est aussi intéressant de noter que plusieurs autres rapports qu'utilise le gouvernement citent ce mémoire mais en ne montrant volontairement qu'un seul côté de la médaille!

    Question : comment es-tu arrivé au chiffre de 47 milliards sur 10 ans?

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    1. Très pertinent votre commentaire. Votre question aussi!

      Pour arriver au chiffre de 47 milliards, j'ai calculé manuellement toutes les baisses d'impôt récurrentes (celles mentionnées trois paragraphes avant de mentionner le 47 milliards en question) consenties entre 2000 et 2012.

      Je prends ce chiffre plutôt que le 117 milliards de l'IRIS (sur 10 ans) parce que ce dernier chiffre tient compte de tous les allègements fiscaux. Mais si l'on tient compte de tous les allègements, il faudrait aussi tenir compte de tous les crédits d'impôts accordés principalement à la classe moyenne.

      Je préfère donc ne pas parler de l'immense montant de 117 milliards pour être plus transparent et simplifier le calcul. Je ne tient compte que des baisses d'impôt sans comptabiliser l'entièreté des allègements fiscaux (comme le fait l'IRIS).

      Certains argueront qu'on ne peut parler de baisses d'impôt sans mentionner les crédits d'impôts associés. En effet, la rigueur m'obligerait de tout décortiquer pour tenir compte d'un certain retour d'argent envers une partie de la population, notamment la classe moyenne, mais si je fais cela, je serais mieux de vous référer directement au budgets provinciaux dans leur intégralité! Ce qui, je crois, nuira à la compréhension des grandes lignes de ce que j'avance.

      Les grandes lignes que j'avance démontrent qu'au même titre que les baisses d'impôt et les crédits, la hausse des frais de scolarité est un choix que le gouvernement a fait. Si aucune baisse (47 milliards $) ni crédits d'impôt (total de 117 milliards $) n'avaient été faits, la classe moyenne aurait payé plus d'impôt, mais jamais autant que ceux qui n'auront pas à emprunter pour permettre à leurs enfants d'aller à l'école, et ce sont eux à qui les baisses d'impôt bénéficient le plus (à titre d'exemple, pour 2011, le dernier palier d'imposition au fédéral est à 128 801 $, tandis qu'il est à 78 121 $ pour le Québec).

      Le fait d'ajuster les paliers en augmentant leur nombre pourrait réduire la charge fiscale de la classe moyenne tout en demandant aux mieux nantis de fournir leur juste part (quand on sait que ce sont les plus scolarisés qui paient plus d'impôt, c'est à ce moment qu'ils pourraient repayer leur dette à la société qui aura préalablement payé leurs études.

      Bien vu pour la difficulté de croire que je serai avocat: je me dirige vers le notariat!

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    2. J'ajouterais un petit calcul de coin de table juste pour le plaisir de la chose.

      Selon le mémoire de la CRÉPUQ qui est mentionné plus haut, le rendement financier pour l'individu et pour la société sont du même ordre de grandeur. Donc quand le gouvernement nous dit qu'un diplômé universitaire peut gagner 750 000$ de plus pendant sa vie active, ça veut aussi dire qu'il rapporte aussi environ 750 000$ de plus à la société en taxes et en impôts. Ce n'est pas un chiffre si impressionnant, mais si on le multiplie par le nombre d'étudiants "privés" d'éducation universitaire, ça donne combien? Les associations étudiantes avancent le nombre de 7000 jeunes qui n'auront plus accès à l'université et le gouvernement dit zéro. Si on suppose "au pif" que la vérité est entre les deux, ça donne quand même environ 3500 étudiants. Donc... roulement de tambour... 3500 étudiants X 750 000$... égale plus de 2,6 milliards (en dollar de 2012)! Et on parle seulement de la cohorte 2012-2013! Un autres 2,6 milliards pour la cohorte 2013-2014, etc... Ça fait pas mal d'argent! S'il est vrai que ce montant est étalé sur la vie active des diplômés, ça commence quand même à faire pas mal d'argent après quelques cohortes! Donc un appauvrissement collectif à long terme!

      Je sais que la réalité est beaucoup plus complexe et que je néglige un paquet de facteurs. Le chiffre en tant que tel n'est pas important. Mais est-ce que ce petit calcul de coin de table est si éloigné de la réalité sur le principe?

      Désolé, je voulais partager!

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  31. Merci pour le texte, je suis pourrie en chiffres et j'ai bien compris!
    Et j'aurais même envie de pousser la question des frais un peu plus loin. J'ai lu plusieurs commentaires de gens qui ont expliqué qu'ils ont du hypothéqué leur santé pour financer leurs études. Prenons en exemple un(e) étudiant(e) en travail social, de qui l'on exige une année complète de stage, 4 jours semaine, non rémunéré, en plus des travaux à faire et qui doit travailler pour payer ses études. Bonjour le candidat au surmenage avant même d'être entré sur le marché du travail. À combien vous croyez peut s'élever la facture des frais médicaux liée à ce genre de problématique ou encore combien ne s'inscriront pas dans ce genre de Bacc, faute de moyens financiers? Je m'éloigne un peu, mais les impacts peuvent aller loin.

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  32. Pensé que ça t'intéresserait: http://fredericgouin.blogspot.ca/2012/04/le-manque-gagner-des-universites-ou-la.html

    L'idée m'est venue en lisant ton billet. Merci!

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  33. Moi je dis de faire payer ceux qui ont les moyens. Et aider d'avantage ceux qui en arrachent ! Ce n'est pas vrai que le Québec a les moyens de la gratuité scolaire en amérique du nord. Il faut ce comparer a nos voisins. Nous ne vivons pas sur une île "in the middle of no where" . Expliquez moi pourquoi le Québec aurait les moyens de la gratuité scolaire "at large" alors que tous ses voisins charge plus cher ? Si oui c'est au détriment d'autres facteurs. Augmentons les frais de scolarité tout en s'assurant d'une accessibilité pour les gens plus défavorisés. Anyway je crois que déjà 80% de la clientèle universitaire est de la classe aisée. Donc qu'ils paient pour ceux qui le sont moins favorisés. Une forme de redistribution de la richesse. Quiconque a les capacités de faire des études avancées ne devrait être privé de cette option. Pauvre ou riche. L'option de dire que seulement les familles qui disposent de $100,000 et plus de revenu familial devrait être considérées pour contribuer aux études de leur(s) enfants me parait équitable. Les autres seraient éligibles au régime du Prêts et bourses.

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    1. La gratuité scolaire, telle que mentionnée dans le texte, ne coûterait que 405 millions $ par année (j'ai pris le chiffre le plus élevé, d'autres parlent de 176 millions $). On peut se comparer avec qui on veut et faire des liens et parallèles, entrant ainsi dans le jeu et le vocabulaire fallacieux des détracteurs de la gratuité.

      En fin de compte, la seule question à se poser, c'est de savoir si le Québec possède 405 millions$ par année pour investir dans l'éducation.

      En donnant des exemples de choix politiques des dernières années, je démontre avec sources (sources que j'aimerais bien voir dans votre argumentaire) que le "manque" de 405 millions $ n'est en fait qu'un choix.

      À titre d'exemple récent, le Québec n'a pas cru bon de responsabiliser ses minières en leur demandant les liquidités nécessaires pour restaurer le site une fois exploité.

      Pas besoin d'une boule de cristal pour savoir qu'une minière creuse des trous qui devront être restaurés. Québec a CHOISI de débourser 1.25 MILLIARD $ pour restaurer l'environnement À LA PLACE des minières alors qu'il aurait pu imposer de tels frais aux minières.

      http://m.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/343063/restauration-des-sites-miniers-la-facture-bondirait-de-pres-de-340-millions

      Le Québec a aussi vendu des droits d'exploitation aux pétrolières à un prix assez ridicule pour ne pas vouloir le dévoiler au public, alors que les recherches laissaient présager une réelle mine d'or (notez bien la date de cet article: http://bit.ly/HWw0iu On y indique que "les résultats sont considérés comme très encourageants. Mais le gouvernement a cédé les droits avant de commencer l'exploitation.

      Ceci ne sont que des exemples parmi bien d'autres.

      Le mouvement étudiant, c'est aussi la remise en question de ces manières frauduleuses de gérer la province, remise en question que le gouvernement Charest ne veut absolument pas faire, et ce, au détriment de sa population, incluant celle qui l'appuie...

      Ensuite, vous "croyez" que 80% de la clientèle universitaire est de la classe aisée ? Croire, c'est avoir la foi, et on ne prouve pas la foi, car on y croit. Vous basez votre raisonnement sur une prémisse qui, si elle n'est pas fausse, a sérieusement besoin d'être documentée. S.V.P. allez chercher des sources avant de vous avancer ainsi.

      Enfin, le problème de la solution d'augmentation compensée par les prêts et bourses, c'est qu'elle n'existe pas! Ce n'est pas du tout ce que le gouvernement propose. Et si on sépare l'option hausse de l'option bourses, le gouvernement, comme il l'a fait en 2005, pourra toujours couper tranquillement dans les bourses (ou simplement ne pas les indexer, même aux coûts des frais de scolarité). Les frais de gestion de ces prêts et bourses, sans compter les intérêts payés aux banques PAR LE GOUVERNEMENT risquent de gruger la réelle économie de ne pas offrir la gratuité scolaire.

      "Donc qu'ils [les universitaires] paient pour ceux qui le sont moins favorisés."

      Des moyens existent pour que ceux qui gagnent plus paient plus: les impôts. Comme les universitaires gagnent en moyenne environs 850 000$ de plus dans une vie, ils redonnent beaucoup plus en impôt que ceux qui gagnent moins, qui peuvent aussi être diplômés universitaires, mais de diplômes qui mènent à des emplois moins payants.

      L'inverse est aussi vrai: un plombier qui gagne un bon salaire avec seulement une année d'études paie aussi en impôts pour diplômer un universitaire qui n'aura pas un emploi aussi payant. Peut-être qu'un plombier paie plus que sa part car il serait "surpayé" (en fonction du nombre d'années d'études) par simple manque de main-d’œuvre ? Devrait-il s'en réjouir ou le déplorer ?

      Pour le reste, je répéterais simplement ce qui a déjà été dit dans le texte.

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  34. C'est une chose d'avoir des sources, il faut aussi les interpréter correctement et il faut que ce soit relié. De plus, certaines de tes sources non-officielles n'ont aucune sources.

    Je ne savais pas que l'histoire du Québec commençait en 1968... Je croyais que c'était effectivement l'année à laquelle les frais de scolarité ont été gelé. Dit moi, toi qui es si intelligent, comment est-ce que le ratio frais de scolarité vs revenu annuel pourrait augmenter si seulement le revenu annuel augmente (le revenu suis l'inflation et les frais étaient GELÉ!).

    Quel dommage qu'autant de personnes ne questionnent aucunement tes propos et les "prennent pour du cash".

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    1. Tout d'abord, je vous remercie de votre excès de politesse, je ne voudrais surtout pas vous voir tenter insulter quelqu'un!

      Ce n'est pas l'histoire du Québec qui commence en 1968, mais bien, tel que je l'ai indiqué, l'histoire des frais de scolarité universitaires exigés par le gouvernement du Québec, qui débute en effet en 1968. Avant, c'était le privé qui s'en occupait. Je ne vous apprends sûrement rien ici! Votre erreur est pardonnable.

      Vous croyez que les frais de scolarité sont gelés depuis 1968? Je vous dirige vers une source "non officielle" mais qui est reprise par notre gouvernement que l'on appellera désormais "non-officiel". (p. 67) http://www.crepuq.qc.ca/IMG/pdf/indicateurs.pdf).

      Je tire de ce même document, à la même page 67 pour vous faciliter la tâche, ce que je crois être les données dont vous parlez en mentionnant "le ratio frais de scolarité vs revenu annuel". Ces données seraient en fait le ratio qu'ont payé les étudiants par rapport à l'IPC. Regardez les 2 colonnes de droite: l'IPC et le ratio. Faites une analyse différente de la mienne si vous croyez mon "interprétation" erronée. Le problème, c'est que j'ai simplement recopié les données de notre gouvernement non officiel!

      Lorsque vous constaterez l'impertinence de votre propos (je suis diplomate ici), j'accepterai bien volontiers, à votre demande bien sûr, de supprimer votre commentaire et ma réponse pour mettre fin à votre humiliant supplice sur la place publique! (j'espère que vous avez au moins pensé à prendre un pseudonyme, Lewis Diamond!)

      Bien à vous.

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    2. Je crois ici reconnaître une forme de sarcasme qui insinue que j'ai fait preuve de manque de politesse. J'aimerais bien savoir de quoi il est question.

      Tiré mot pour mot de votre texte: "D'ailleurs, pourquoi avoir choisi 1968 comme année de référence ? Et bien, 1968 a été l’année où le gouvernement a exigé des frais de scolarité les plus élevés dans toute l’histoire du Québec (Figure 15 p. 54)." Le graphique, cité par toi-même, commence en 1968, année du gèle.

      Effectivement cette figure 15 a la page 54 démontre que 1968 était le ratio de frais de scolarité vs revenu le plus élevé. Mon point, toujours valide après ta réponse sans pertinence, est que lorsque les frais sont gelés, le graphique ne peu effectivement qu'afficher une pente descendante. Quelle serait l'alternative? Se baser sur le coût le plus faible, donc diminuer les frais? Le fait que ces frais n'étaient pas indexé au taux d'inflation était une erreur qui devait être réglée. Il y a eu une première vague en 90-94, voici la deuxième.

      Ton point est le suivant: "Qui n'est pas allé sur les bancs d'école ? Qui sont donc ces étudiants qui doivent "faire leur juste part" et surtout, quand doivent-ils la faire ? C'est tout le monde en fait. Tout le monde, sauf ceux qui ont terminé leurs études. L'avaient-ils payé, eux, leur juste part?"

      Donc, puisque quelqu'un d'autre a profité de l'erreur qu'était l'omission de l'inflation, ce problème ne devrait jamais être corrigé? Ou devrions-nous faire payer tous les diplômés, avec intérêt bien certainement? Ça me semble très déraisonnable. En outre, l'augmentation ne viens que rapporter les frais au même taux que 1968 avec inflation et non un taux plus élevé pour compenser pour les pertes du passé.

      L'inflation est réelle, aucune raison de l'ignorer.

      Je trouve votre commentaire concernant la pertinence de mon commentaire assez paradoxale étant donné votre réponse n'adressant aucunement mon commentaire. De plus, en aucun cas je ne prendrai un pseudonyme pour écrire un tel commentaire.

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    3. Pour la politesse, lisez les 70 commentaires précédents et comparez le ton de votre message (mis à part un autre). Je ne vais quand même pas vous faire un dessin!

      Exit la forme!

      Pour l'année de référence 1968. Le gouvernement parle de "ramener" les frais de scolarité à ceux de 1968. L'année de référence 1968 est accompagnée de la loi sur l'Université (http://www.uquebec.ca/sgdaj/loi.htm). C'est l'année où le gouvernement s'est mêlé de l'éducation supérieure. Donc, dans toute l'histoire du Québec, l'année 1968 est l'année où les frais de scolarité régis par le gouvernement on été les plus élevés. Si vous voulez me contredire, faites-le avec des sources au lieu de réfuter sans appuyer vos propos. Je veux bien débattre, mais pas sans fondements.

      Le choix de "ramener" les frais à 1968, est un moyen de hausser au maximum les frais, mais en culpabilisant les étudiants de ne pas faire leur juste part.

      Je relativise ensuite la notion de juste part en donnant l'exemple du remboursement des générations antérieures, sachant très bien qu'elles diront que ce n'est pas juste de leur demander de rembourser!

      L'idée donc, au fil du texte (si vous l'avez lu au complet), c'est de mieux gérer les finances publiques et faire payer ceux qui ont plus d'argent que nécessaire, pas de refiler la facture à la classe moyenne ou d'éviter de payer!

      L'inflation est réelle, mais c'est du pouvoir d'achat dont ont doit parler. Celui-ci diminue, mais pas pour tout le monde: le revenu des plus riches croît plus rapidement que l'inflation! Il y a donc mille et une façon de financer ce que la MAJORITÉ a besoin en revoyant le système. La notion culpabilisante de la juste part n'existe donc que pour soulever des passions haineuses au sein de la population, pour la diviser. Vous embarquez manifestement dans ce jeu créé de toute pièce...

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  35. message 2/2
    En fait le gouvernement se base sur les revenus passés et non futurs des étudiants.

    La deuxième année du DEC, je finis par obtenir un prêt et une bourse. 748$ par mois (en 2009). Un loyer à 450$ à Montréal, des livres à acheter encore, des assurances habitations, la carte OPUS, la bouffe, la santé... laissez-moi vous dire que c'est pas beaucoup.

    J'ai même failli abandonner le DEC à 3 mois de la fin, par manque d'argent. Les banques ne voulant pas prêter puisque je ne travaillais pas 16h/semaine, Québec refusait d'entendre quoique ce soit sur ma condition financière, l'attaché politique de Louise Harel, alors députée d'Hochelaga, m'a conseillé de vendre de la drogue ou de devenir danseur nu !!!!! (J'avais 40 ans à cette époque )

    À la fin de mon DEC je commence donc à travailler à 20$ de l'heure. J'ai nettement augmenté mon niveau salarial et je dois donc payer de l'impôt.
    Quel surprise de voir que la bourse est imposable !
    On m'explique qu'en contre-parti, les intérêts du prêt sont déductibles (entre ajouter 8000$ en revenu et payer 4000$ d'impôt dessus, ou déduire 109$ d'intérêt et gagner 50$ d'impôt, mon choix est rapide)
    Du coup, tout ce qui m'a été donné en bourse est pratiquement repris en impôt, puisque ce montant vient m'augmenter mes revenus de telle manière que je change de palier d'imposition !

    Bien sur, il y avait un crédit d'impôt pour frais de scolarité postsecondaire qui venait atténuer la perte.. mais quand même... ici, en moins d'un an, j'ai remboursé ma bourse !
    Et pour le prêt... je le rembourse lentement, sur 10 ans à un taux de 5%.

    J'ai donc pu mettre de l'argent de côté en prévision d'aller chercher mon BAC en 2010.

    Je m'inscris donc au BAC, sachant que je ne bénéficierais d'aucune bourse. Je reçois en revanche un prêts de 2440 par session qui me permet de couvrir les frais de scolarité.
    Je vis donc sur mes économies (que j'avais planifiées).
    L'année suivante, n'ayant pas travaillé de l'été (car dès que vous avez des revenus, la bourse baisse d'autant, c'est donc un système qui pousse a ne pas être responsable !) je bénéficie d'un prêt et d'une bourse pour un total de 778$ par mois (on voit que l'augmentation de 30$ en 4 ans couvre largement la hausse de l'épicerie de l'essence, d'Hydro, du permis de conduire, et des loyers à Montréal !)
    J'ai cette fois-ci ouvert une marge de crédit (12 000$) à la banque avant de démissionner de mon emploi car mon employeur ne voulait pas m'accorder un congé sans solde pour études.
    Je n'ai pas touché à la marge de crédit avant le mois d'avril 2012 date de fin de mon bac (bac accéléré en 2 ans).
    Je me retrouve donc avec un prêt de 9000$ + le reste du DEC soit environ 14 500$.

    J'ai perdu 2 ans de salaire pendant mes études soit environ 100 000$, je vais avoir un prêt personnel de 4000$ à environ 10% (conversion de ma marge de crédit à la fin de mes études).

    J'estime donc que mon endettement n'est pas que de 14 500$ comme le prétent les bonzes de l'économie mais bien de 118 500$ après 2 ans d'études universitaires.
    Car pour vraiment retrouvé mon niveau financier, il faudrait que je compense mes revenus de 100 000$.

    Donc je trouve assez ironique que j'ai quitté la France avec 0$ de dette, formé à l'université, opérationnel sur le marché du travail (6 ans d'expérience) et que j'arrive au Québec et que 15 ans après je sois endetté de cette manière.

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  36. Message 1 / 2

    Merci pour toutes ces informations toujours appuyées.

    Je suis d'origine française. Mon père, mineur, a élevé une famille de 3 enfants avec ma mère, et était le seul a rapporté un salaire jugé moyen.
    Les 3 enfants ont pu bénéficier de l'école gratuite au niveau des frais de scolarité.
    Les frais de demi-pension (car en France il y a un service de cafétéria dans les collèges et lycée) étaient dégressifs . Ça permettait à mes parents de ne pas nous laisser mourir de faim ou de nous donner que des sandwiches aux oeufs comme repas principal à midi.
    Arrivé à l'université, là encore, aucun frais de scolarité ne m'était facturé. En plus je recevais une bourse (jamais de prêt associé à la bourse) qui s'élevait à 12 000 FF pour l'année scolaire (on parle des années 1980). J'étais logé dans une cité universitaire pour 500FF par mois, chauffage, électricité compris. Il me restait donc près de 8000 FF pour me payer des livres, la bouffe, et quelques cinéma.
    Je pouvais également bénéficier des tarifs très avantageux des restaurants universitaires qui proposaient des repas complets pour à peine 3,50FF (moins d'un dollar).
    J'ai ainsi pu faire mes études en toute tranquilité financière.
    Et pour ceux qui pensait que c'était le paradis, rassurez-vous, il n'y avait aucune marge de manoeuvre pour le luxe. Je me déplaçais en vélo, les repas des resto-U étaient souvent "infectes", genre repas d'hôpitaux, mais mangeable et pas chers.
    Je ne portais pas d'habits griffés.

    Et le système est tellement bien implanté que tout étudiant qui s'imaginerait passer le reste de sa vie comme ça, verrait se lever des barrières assez rapidement. En effet, pour chaque cycle universitaire, l'état français autorisait un seul échec. Donc 3 échecs en tout pour arriver au doctorat.
    S'il devait y avoir un deuxième échec dans un cycle universitaire (sans motif sérieux qui pourrait expliquer un tel échec), la bourse était purement et simplement supprimée jusqu'au cycle suivant.
    Ainsi, les étudiants "pauvres" mais capables d'étudier, étaient encouragés par le gouvernement.
    Pourquoi ?

    En tant que fils d'ouvrier, j'aurai probablement fini par occuper un emploi d'ouvrier, au mieux de petit fonctionnaire (petit dans le sens, échelle salariale basse). Je n'aurai probablement pas payer beaucoup d'impôts. Je serai tombé plus souvent malade vu mes faibles revenus et les risques de dépression et de consommations de drogues légales ou illégales.
    En ayant décroché un 1er cycle universitaire j'ai pu décrocher un travail en Recherche et Développement à la frontière Suisse. J'ai ainsi obtenu un salaire 5x supérieurs à celui de mon père en fin de carrière, payé de l'impôt (et croyez-moi, après seulement 6 ans d'impôts j'ai remboursé tous les couts universitaires)
    J'ai émigré au Québec en 1997.
    Bien que déjà universitaire....
    J'ai du demander un prêt pour un DEP en informatique !!!
    Dette de 1000$ après seulement 40 semaines de cours !
    Aucun emploi décroché avec ce diplôme.
    Je tombe au salaire minimum dans un commerce de détail
    Je n'arrive pas à mettre un $ de côté pour repartir des études ou me relancer... je sens que je suis "pogné" là pour le reste de ma vie.
    Je décide de suivre un DEC (les frais de 250$ par an ne sont pas exorbitants). Mais étudier à temps plein, l'achat de livres (valeur de 800$ par an, car il faut toujours la dernière version, bien que la version précédente ait été écrite il n'y a que 2 ans (en passant, ce serait intéressant de faire une enquête sur l'industrie du livre scolaire !) je dois quitter l'emploi que j'occupais. Je demande donc un prêt et bourse à Québec et je suis refusé pour la bourse puisque j'ai gagné "trop d'argent" l'année précédente (je vous rappelle que j'étais au salaire minimum à temps complet soit environ 16 000 $ net dans mes poches).

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